Haram al-Sharif/Esplanade
des Mosquées (n.d.)
Localisation : à l'est de la vieille ville.
Réf :
Berchem (1922)
Bieberstein/Bloedhorn (1994) II, p.414, 416, 437, 441-443
Bieberstein/Bloedhorn (1994) III, p.94, 153, 158
Burgoyne (1987), n°12, 16, 17, 27
Burgoyne (1992), p.105-124
Korn (2004), n°8, 19, 20, 28, 35, 36, 39, p.183-184, 190
Meinecke (1992), 4/109, 4/110, 10/9, 11/20, 9B/10, 9B/65, 9C/33, 9C/350, 19B/25, 25A/40, 25B/4, 25B/22, 37/33, 42/210
Pierotti (1869)
Vogüé (1864)
Warren (1884)
Warren/Conder (1884)
Berchem (1922), n°39, 154, 158, 159, 161, 162, 163, 168, 170, 171, 172, 177, 179, 182, 183, 184, 185, 186, 188, 190
Hawari (2007), p.77, 132, 167
RCEA 3514, 3592, 3685, 3718, 3719, 5100, 5323, 5445
Walls/Abul-Hajj (1980), n°39, 54, 161, 162
Historique
Le site du Haram était déjà construit il y a près de 3000 ans, souvent détruit et rebâtit, il est restauré par l’empereur romain Hérode en 19 BC. En 70 le site est rasé par les Romains qui le laissent en l’état et les Byzantins n’y toucheront pas. En 638, les Omeyyades arrivent à Jérusalem, ils le font déblayer et commencent la construction des 2 édifices emblématiques du site: le Dôme du Rocher (Qubba al-Sakhra) et la mosquée al-Aqsa. Par la suite, le Haram est mainte fois restauré sous les Ayyûbides, Mamluk et plus tard par les Ottomans[1].
L'accès au site était interdit aux non-musulmans jusqu'au milieu du 19e siècle, les premières études et relevés du Haram sont initiés par le marquis de Vogüé[2].
Le Haram est bordé par 2 portiques:
Le portique ouest est formé d’une série de 69 arcades brisées reposant
sur des piliers carrés. Au sud, ces arcades s’arrêtent à Bâb al-Maghariba,
le reste est occupé par des bâtiments ; au nord, le portique s’arrête à la
madrasa Manjakîya. L’espace entre cette
madrasa et le minaret Ghawanîma au
nord-ouest était une zone de jardin sans portique. Le portique ouest est
interrompu par 7 portes (ill.3).
Le portique nord comprend 42 arcades brisées depuis Bâb al-Asbât et
jusqu’à la madrasa al-Is’ardîya. La
suite de la partie occidentale s’appuie sur le rocher d’Antonin et l’angle
nord-ouest est occupé par le minaret al-Ghawanîma. Le portique nord est
interrompu par 3 portes (ill.4).
Les côtés est et sud font office de mur d'enceinte de la ville.
En son centre, le Haram accueille une grande terrasse surélevée où
repose le Dôme du Rocher/Qubba al-Sakhra. Cette terrasse est accessible
par 8 escaliers surmontés de colonnades (qanatîr) constituées d’arcades
brisées. La partie sud du Haram est occupée par le Mosquée al-Aqsa. L’esplanade
reçoit aussi diverses coupoles, des espaces de prières ouverts (musalla,
mastabat), des bâtiments civiles, religieux et de nombreuses fontaines
et citernes (ill.1).
Durant la période Mamluk le Haram va connaître d’importantes
restaurations et de nouvelles constructions vont compléter le site, lui donnant
son aspect quasi-actuel.
Période Ayyûbide
Les travaux de cette période concernent pour l’essentiel en la
rénovation des portes d’accès au Haram et des colonnades (qanatîr).
La double porte de Bâb al-Silsila/Bâb al-Sakina faisait partie de
l’ancien axe est-ouest de la ville. Ce complexe, dont les structures
antérieures sont sujet à discussion, présente un grand nombre de remplois (dont
les colonnettes torsadées et les chapiteaux). Le sud, aujourd’hui bouché,
présente un accès menant directement au rez de chaussée de la future madrasa Tankizîya contruite en 728/1328.
Au nord un autre accès permettait de gagner la madrasa al-Baladîya (782/1380), au-dessus
on trouve 3 ouvertures et une inscription datée 875/1470 associée à l’ancienne madrasa Ashrafîya (ill.12). Au niveau des
pendentifs nord, une autre inscription en 2 blocs datée 595/1198 (ill.21)
mentionne la construction d’une école par Saladin (r.564/1169-589-1193). Cette
inscription donne une date limite à la construction de la porte à savoir après
la conquête de la ville par Saladin en 583/1191 et la date de cette
inscription.
Au centre des 2 portes s’élève une fontaine circulaire moderne, elle
pourrait être à l’emplacement d’une fontaine, construite par le sultan Qaitbay
(r.6 rajab 872/31.I.1468 – 27 dhu’l-qa’da 901/7.VIII.1496). Le porche,
côté Haram, présente 2 décrets mamluk encore en place (ill.14-16).
Plus au nord, juste avant le portail du sûq
al-Qattanîn, on trouve une petite porte, Bâb al-Siqaya, aujourd’hui, Bâb
al-Mathara, elle mène à une allée où est construit la siqayat ‘Alî en 589/1193, puis les futurs madrasa al-Uthmanîya en 840/1437 et ribat Zamanî en 881/1476. Cette porte semble
ouverte suite à la construction de la siqayat, donc pas avant 589/1193
(ill.31).
Plus au nord, Bâb al-Nazir (ill.27-30) est, d’après son inscription,
restaurée entre 600/1203 et 617/1220 date de règne du sultan al-Mu’azzam ‘Isâ
(r.615/1218-624/1227).
La colonnade sud-est, construite en 411/1020[3]
est restaurée en 608/1211-1212 d’après le texte de restauration côté nord
(ill.50-51). Ces 2 inscriptions ont peut-être été déplacées lors de la
restauration de 608/1211-1212.
Le portique nord a été restauré en 610/1213-1214, date confirmée par
l’inscription de rénovation sur Bâb al-‘Atm (ill.38), les travaux concernent la
partie centrale entre Bâb al’Atm et la future madrasa al-‘Is’ardîya (ill.4,
piliers n°29 à 38). Non loin de cette inscription, on trouve un texte gravé
mentionnant les dimensions du Haram. Cette restauration englobe aussi la porte
de Bâb al-‘Atm, elle consiste en un porche voûté incorporé au portique nord.
L’autre porte du portique nord, Bâb Hitta, est également restaurée en 617/1220
et sa partie sud est aussi incorporée au portique.
En 610/1214, une madrasa/zawiya al-Nasrîya[4],
est construite sur l’actuelle Porte Dorée/Bâb al-Rahma à l’est du Haram
(ill.11), aujourd’hui il n’en reste aucune traces, la même année un espace de
prière pour Hanbalites dit ‘Sûq al-Ma’rifa’ est construit à l’angle sud-est du
Haram[5].
Il consistait en un édifice voûté avec un mihrâb, aujourd’hui cette partie du
Haram a été aplani (ill.62).
Une fontaine circulaire, al-Kâs, est construite en 589/1193 entre
l’escalier sud et la mosquée al-Aqsa par le sultan al-‘Adîl
(r.592/1196-615/1218). Elle est alimentée par le canal
al-Arrûb. La structure actuelle est moderne.
Deux autres édifices à vocation hydrauliques sont aussi construits : le citerne d’al-Mu’azzam ‘Isâ en 607/1210 (ill.65) et la fontaine Sha’lan en 613/1216.
Période Mamluk
La première grande campagne de travaux sur le Haram est entamée par le sultan al-Zâhir Baybars (r.17 dhu’l-qa’da 658/24.XI.1260 – 27 muharram 676/30.VI.1277). Le système hydraulique, qui était bloqué, ainsi que Bâb al-Mathara sont réparés par l’émir Aidughdî al-Ruknî en dhu’l-hijja 665/2.VIII-21.IX.1267. Ces travaux seront complétés par les successeurs de Baybars. Si al-Mansûr Qala’ûn (r.27 rajab 678/3.XII.1279 – 6 dhu’l-qa’da 689/10.XI.1290) ne semble pas s’être intéressé au Haram, on retrouve un renouvellement du mur (sûr) est vers Bâb al-Rahma en 695/1295 pendant le règne du sultan al-‘Adîl Kitbugha (r.11 muharram 694/1.XII.1294 – 27 muharram 696/25.XI.1296) et un renouvellement du mihrâb Dawud sous al-Mansûr Lajîn (r.27 muharram 696/25.XI.1296 – 10 rabi’II 698/15.I.1299).
Durant son long règne, le sultan al-Nâsir Muhammad (2e règne 6 jumada I 698/9.II.1299 – 22 shawwal 708/4.IV.1309 et 3e règne 30 ramadan 709/3.III.1310 – 21 dhu’l-hijja 741/7.VI.1341) s’attèle aux rénovations des portiques du Haram et des colonnades (qanatîr) entourant le Dôme du Rocher. Il commence par achever la restauration du mur sud vers 700/1300, ces travaux font suite à ceux entamés par le sultan al-‘Adîl Kitbugha, et sont confiés à l’émir Kundughdî al-Nâsirî, ils sont datés par une inscription conservée dans un magasin d’al-Aqsa.
Puis le portique ouest est entièrement reconstruit en plusieurs étapes :
La partie nord, depuis Bâb al-Nâzir jusqu’à Bâb al-Ghawânima est reconstruite en 707/1307 sous la conduite de Bulghâq ibn Jaghân al-Khwârizmî (ill.27, 35). Ces travaux sont datés par l’inscription sur le pilier sud de Bâb al-Nazîr (ill.30).
La partie sud depuis Bâb al-Maghâriba jusqu’à Bâb al-Silsila est reconstruite en 713/1313 sous la conduite de l’émir Mûsâ ibn Hasan al-Hadbânî. Les travaux sont datés par l’inscription sur l’ouverture de la future madrasa Tankizîya (ill.24), les arcades soutenant cette madrasa seront aussi renforcées lors de sa construction en 729/1328 (ill.25).
La reconstruction de la partie
centrale, entre Bâb al-Silsila et Bâb al-Nâzir, achève cette campagne en
737/1336. Les arcades 32 et 33 (ill.3) sont alors détruites pour permettre la
construction du portail du sûq al-Qattanîn en 737/1336.
Les colonnades (qanatîr) qui entourent la terrasse du Dôme du Rocher sont aussi largement refaites pendant le règne d’al-Nâsir Muhammad. La colonnade nord est reconstruite en jumada II 721/28.VI-27.VII.1321 (ill.46-49) et la colonnade nord-est (ill.41-45) est refaite en même temps que la pose d’un revêtement sur la terrasse de la Qubba al-Sakhra par Aidamur al-Shujâ’î. Ces travaux sont achevés le 2 rabi’ I 726/6.I.1326. La colonnade nord-est sera de nouveau rénovée sous le sultan al-Ashraf Sha’bân (r.15 sha’ban 764/30.V.1363 – 5 dhu’l-qa’da 778/16.III.1377) en 778/1376-1377. Quant à la colonnade sud-ouest, elle est reconstruite avec son escalier de muharram à jumada I 877/8.VI-7.VII.1472 au 4.X-2.XI.1472 par le sultan al-Ashraf Qaitbay et sous la conduite de l’intendant des Lieux Saints Muhammad ibn al-Nashâshîbî (ill.53-59).
Simultanement, la multiplication des fondations autour du Haram entraîne la modification de certaines arcades des portiques. En effet, à cette période le tissu urbain déjà dense accueille encore plus de constructions. Devant ce manque d’espace et de part la topographie du site, les commanditaires se font construire des édifices sur plusieurs niveaux créant des étages à cheval sur le portique. Ces étages sont équipés de loggia percées de grandes ouvertures, cette innovation offre aux commanditaires une vue directe sur l'Esplanade.
Le portique ouest se couvre, ainsi, peu à peu de madrasa (ill.25-27, 31) : Khatûnîya (755/1355), Arghûnîya (759/1360), Manjakîya (762/1361), Baladîya (782/1380), Uthmanîya (840/1437) et ribat al-Zamanî (881/1476). En 887/1482 le sultan Qaitbay se fait construire une splendide madrasa, l’Ashrafîya, pour cela il fait détruire les arcades 42 à 44 et incorpore les arcades 39 à 41 dans sa madrasa (ill.3, 14, 60).
Cette conception avait déjà commencé sur le portique nord, les premiers travaux et modifications semblent commencer avec la construction de la madrasa Dawadarîya en 694/1295, suivront les madrasa Awharîya (697/1298), Karimîya (718/1318) dont la construction incorpore les arcades 19 et 20, Aminîya (730/1329), Malikîya (741/1340) qui a nécessité l’élargissement des arcades 35 à 37, Farisîya (753/1352), Is’ardîya (760/1359) et le minaret Bâb al-Asbât (769/1368) qui entraîne la modification de l’arcade 12 pour le contrebuter. Les sources mentionnent 2 autres madrasa aujourd’hui disparues (Tulunîya et Fanarîya) construites à proximité du minaret vers 800/1397, peut être sur les arcades 12 à 14. La madrasa Ghadirîya (836/1432) est le dernier édifice Mamluk construit sur le portique (ill.4, 36-37), ce secteur est actuellement en travaux.
D’autres équipements dispersés sur l’Esplanade complètent le site : un mihrâb et un minbar[6] sont construits vers la colonnade sud par le cadi Burhân al-Dîn Muhammad (725/1325 - sha’ban 790/5.VIII-2.IX.1388) et un espace de prière à ciel ouvert (mastabât) est aménagé vers Bâb al-Nâzir en dhu’l-hijja 795/8.X-5.XI.1393. Cet espace avec mihrâb est connu comme le Mastabât ‘Ala’ al-Dîn al-Basirî. On dénombre aussi d’autres mastabât construits à cette période[7].
Les fontaines publiques et réservoirs souterrains sont aussi restaurés, ce système est alimenté par un important réseau hydraulique (qanât) faisant venir l’eau depuis la région de Bethléem[8]. La citerne d’al-Mu’azzam ‘Isâ, construite en 607/1210-1211 aux pieds de la colonnade ouest est restaurée en ramadan 792/13.VIII-11.IX.1390. La fontaine Sha’lan construite en 613/1216-1217 est restaurée sous le sultan al-Ashraf Barsbay en ramadan 832/4.VI-3.VII.1429 par l’intendant (nâzir) des Lieux Saints Shâhîn al-Shujâ’î. Le sabîl al-Rûmî/’Alâ al-Dîn al-Basîrî l’est aussi en 839/1436. La fontaine construite par le sultan al-Ashraf Inâl est démolie et remplacée en 887/1482 par la fontaine du sultan al-Ashraf Qaitbây, le sabîl Ashrafîya ou Qaitbay, celle que l’on peut voir aujourd’hui (ill.63). Il en a construit une autre, qui n’existe plus, à la place du Birkat Ghaghanj en shawwal 887/13.XI-11.XII.1482.
Enfin plusieurs décrets relatifs à la vie économique de la ville sont gravés sur Bâb al-Silsila (certains ne sont plus en place), cette porte est le débouché du Tariq Bâb al-Silsila, une des principale artère de la ville, du coup ils sont visibles par toute la population (ill.14-16).
Les Ottomans feront élever les bâtiments (les khalwa ou cellules) qui occupent tout le côté nord de la terrasse du Dôme du Rocher et de nombreuses coupoles, fontaines et mastabât[9].
Epigraphie
595/1199. Ecole Salâh al-Dîn, texte de construction et de fondation, 4+4
lignes sur deux blocs (98x30 et 80x30) en hauteur de Bâb al-Sakina vers les
trompes d’angle (ill.21)[10].
« xxx Que Dieu ait pitié de quiconque récitera
une formule de miséricorde en faveur du pauvre qui a bâti ce local béni et l’a
destiné à être une école primaire pour les enfants des musulmans engénéral,
pour qu’ils y apprennent le Coran. Il a constitué waqf en sa faveur la maison
communément appélée maison d’Abu Ni’âma, sous la voûte, face à la porte de la
mosquée al-Aksa, que Dieu la rende prospère ! La rente de son loyer y (?)
sera dépensée pour le maître d’école, et la maison sera dans sa main, pour le
salaire de l’enseignement des orphelins et de indigents. Le solde de (cette
rente sera affecté à) l’entretien de l’école et de la maison, à l’allumage de
la lampe sous la voûte, à l’eau pour les enfants, pour laver leurs tablettes et
pour boire. La condition (stipulée) est que le maître d’école sera un homme
religieux et pieux. C’est une fondation à perpétuité, éternelle, non suceptible
d’altération ni de changement. xxx Que Dieu rende son effort digne de
reconnaissance et sa faute digne de pardon, qu’Il illumine la couche funèbre de
Salâh al-Dîn, - que Dieu ait pitié (?) de lui ! – qu’Il garde ses enfants
dans la gloire et la maitrise ! Cela a été écrit dans les mois de l’année
595 (1199) ».
601/1205. Bâb al-Nâzir, texte de construction, bandeau sculpté sur les
deux vantaux de bois[11].
« Cette porte a été refaite durant les [jours]
de l’empirede notre seigneur le sulta[n al-Malik] al-Mu’azzam Sharaf al-Dîn
‘Isa, fils d’al-Malik al-‘Adîl Saif al-D[în] ».
608/1211. Texte de restauration, 5 lignes (60x35) sur une dalle dans
l’écoinçon de la colonnade sud-est, côté nord (ill.51)[12].
« xxx Ces arches ont été refaites durant les
jours de l’empire de notre seigneur et maître, le sultan savant, al-Malik
al-Mu’azzam Abûl-Fath ‘Isa, fils du sultan al-Malik al-‘Adîl Abû Bakr, fils
d’Aiyûb, - que Dieu éternise leur royauté à tous les deux ! – en l’année
608 (1211) ».
610/1213. Texte de restauration, 5 lignes (70x36) sur une dalle sur le 1er
pilier à l’ouest de Bâb al-‘Atm (ill.38)[13].
« Ce portique a été refait durant les jours de
l’empire de notre seigneur et maître, le sultan savant, al-Malik al-Mu’azzam
Abul-Fath ‘Isa, fils du sultan al-Malik al-‘Adîl Abû Bakr, fils d’Aiyûb, - que
Dieu éternise leur royauté ! – en l’année 610 (1213), xxx sous la
direction du très illustre émir ‘Izz al-Dîn ‘Umar, fils de Yaghmûr ».
n.d. sur un pilier du portique nord à l’est de Bâb al-‘Atm, texte de
mesure 4 lignes (53x28)[14].
« xxx La longueur de [la] mosquée est de 7[8]4
coudées et sa largeur de 455 coudées, (mesurées) à la coudée du roi ».
617/1220. Bâb Hitta, texte de construction sur les battants de la porte[15].
« Coran II, 55. xxx[Abû Ba]kr, fils d’Aiyûb,
xxx, Cela (a été achevé) dans le mois de rajab de l’année 617 (?) (septembre
1220) ».
700/1310. Texte de restauration du mur sud, 6 lignes (86x86) sur la base
d’une colonne dans un magasin au nord-est d’al-Aqsa, peut être la madrasa
al-Farisîya[16].
« A été restauré ce mur béni sous le règne de
notre maître le sultan, le savant, le juste, le guerrier, le combattant, le
défenseur des frontières, l’assisté (d’Allâh), le victorieux, al-Malik al-Nâsir
Nâsir al-dunya wal-dîn Abu Fath Muhammad, fils du sultan défunt al-Malik
al-Mansûr Saif al-Dîn Qala’ûn al-Sâlihî, qu’Allâh rende ses victoires
puissantes ! sous l’intendance de l’esclave avide d’Allâh, l’émir ‘Alâ’
al-Dîn Kundughdî….. le –mamluk) de (Malik) Nâsir (Muhammad) ».
707/1307. Texte de restauration du portique ouest, 6 lignes (70x66) sur
le 1er pilier au sud de Bâb al-Nâzir (ill.30)[17]
« A été construit ce portique béni sous le
règne de notre maître le sultan al-Malik al-Nâsir Nâsir al-dunya wal-dîn
Muhammad fils de Qala’ûn, qu’Allâh glorifie ses victoires ! sous
l’intendance de l’esclave avide d’Allâh, Bulghâq, fils de Jaghân, le
Khwarizmien, qu’Allâh agrée (cette œuvre) de lui ! Et (ce travail a été
achevé) en l’année 707 (1307) ».
713/1313.Texte de restauration 4 lignes (84x44) sur le mur du portique
ouest, 3e arcade au sud de Bâb al-Silsila au-dessus de la fenêtre
nord-est de la Tankizîya (ill.24)[18]
« A été construit ce portique sous le règne de
notre maître le sultan al-Malik al-Nâsir Nâsir al-dunya wal-dîn Muhammad, fils du
sultan al-Malik al-Mansûr Saif al-dunya wal-dîn Qala’ûn, qu’Allâh glorifie ses
victoires ! sous l’intendance de l’émir Sharaf al-Dîn Mûsâ, fils de Hasan,
al-Had(a)bânî. En l’année 713 (1313) ».
721/1321. Texte de construction 2x2 lignes (80x30) sur la colonnnade (qanatîr) nord, côté sud (ill.46-49)[19].
« Ont été construites ces arcades bénies sous
le règne de notre maître le sultan al-Malik al-Nâsir, le juste, Muhammad, fils
du sultan défunt al-Malik al-Mansûr Qala’ûn, qu’Allâh ait pitié de lui !
en jumada II de l’année 721 (1321) ».
726/1326. Texte de construction 2x2x2 lignes (150x30 et 50x30) sur la
colonnade nord-est, côté sud (ill.43-45)[20].
« A été achevé le dallage du Haram sacré et ont
été construites ces arcades sous le règne de notre maître le sultan al-Malik
al-Nâsir, le savant, le juste, Muhammad, fils du sultan défunt al-Malik
al-Mansûr Qala’ûn. Et ce (travail a été achevé) le 2 rabi’I de l’année 726
(6.II.1326).
L’achèvement de ce dallage béni et de ces arcades
bénies a eu lieu sous l’intendance de l’esclave avide d’Allâh, Aidamûr al-Shuja’î,
le (serviteur) de Malik Nâsir (Muhammad), l’intendant des deux haram sacrés,
qu’Allâh lu pardonne ! »
800/1398. Texte de construction 2 lignes (60x20) sur le mihrâb du
mastabat ‘Alâ al-Dîn al-Basirî/Jarkas al-Nasirî[21].
« A construit ce mihrâb béni l’esclave avide
(d’Allâh….Son Excellence)…Saif al-Dîn Jarkas al-Nâsirî…. »
n.d. Fragment de dalle 2 lignes incomplètes dans le magasin[22].
« (sous le règne du sultan … al-Malîk)
al-Ashraf Barsbay, l’avide (d’Allâh) »
9eH/15e . Décret 8 lignes (32x42) sur le piedroit
sud de la porte méridionale de Bâb al-Silsila, côté nord (ill.16)[23].
« Il a été décrété par l’ordre royal, auguste….
De notre maître (le sultan al-Malik) al-Nâsir Zain (al-dunya wal-dîn
Faraj ?)….
824/1422. Décret 10 lignes (85x68) sur le pilier du portique ouest
séparant les 2 entrées de Bâb al-Silsila, face au sud et vers l’angle sud-ouest
(ill.15)[24].
« Voici Allâh ordonne la justice et la
bienfaisance. A la date du 8 jumada I de l’année 824 (11.V.1422) est parvenu le
décret royal du sultan al-Malik al-Muzaffar en main de Son Excellence Husâm
al-Dîn, intendant des deux haram sacrés – que sa victoire soit glorieuse !
– et une circulaire royale à tous les gouverneurs et magistrats musulmans qui
auront connaissance, (rédigée ou expédiée) par le conseil éminent de notre
maître Saif al-Dîn Tatar al-Muzaffarî, régent du royaume, qu’Allâh rende ses
victoires glorieuses ! – (On y expose) que l’opinion royale a décidé de
supprimer les droits innovés par les gouverneurs et inspecteurs des marchés,
soit la zubna, le rasm et la tu’ma à Jérusalem et en
d’autres lieux, et qu’aucun échange ne se fera (désormais) autrement qu’au prix
net, et que cette ordonnance sera gravée sur une dalle de marbre, au haram
sacré. Alors Son Excellence Husâm al-Dîn s’est conformé au décret royal et
s’est empressé de l’exécuter, à la date de son arrivée, indiquée ci-dessus. Et
si quelqu’un modifie ces dispositions après les avoir entendues, son crime
retombera sur ceux quiles modifieront (après lui) ».
853/1449. Décret 5 lignes (65x35) sur le pilier du portique ouest
séparant les 2 entrées de Bâb al-Silsila, au nord-est du décret ci-dessus[25].
« A paru le décret royal du sultan al-Malik
al-Zâhir Abû Sa’îd Jaqmaq – que sa victoire soit glorieuse ! – ordonnant
que soit supprimés les droits de la khidma et du qudûm imposés
aux protégés (non musulmans) à Jérusalem, lorsqu’arrive un nouveau gouverneur
et qu’il revêt un vêtement d’honneur, et que (les dits protégés) ne soient
frappés d’aucune autre taxe que la capitation légale, et qu’on empêche les
agents et les employés du fisc de les molester, et que l’intendant des deux
haram sacrés intercède en leur faveur. A la date du mois de jumada II de
l’année 853 (juillet-août 1449) ».
870/1464. Décret plus en place avoisinant les précedents[26].
877/1472. Texte de construction 3+3 lignes (70x40, 70x40) sur les
écoinçons de la colonnade sud-ouest, côté est (ill.56-58)[27]
« A été construit cet escalier béni sous le
règne de notre maître al-Malik al-Ashraf Abû’l-Nasr Qaytbay, qu’Allâh l’assiste
dans sa victoire ! et ce (travail a été achevé) sous l’intendance de
l’esclave avide d’Allâh, Muhammad, l’intendant des deux harams sacrés, qu’Allâh
lui pardonne ! a la date du mois de jumada I de l’année 877 (octobre
1472) ».
881/1476. Décret 3 lignes (115x44) à côté du décret daté 824/1422[28]
« A décrété notre maître le sultan al-Malik
al-Ashraf Abû’l-Nasr Qaytbay – que sa victoire soit glorieuse ! – d’abolir
les taxes injustes innovées dans la ‘montagne’ de Jérusalem et dans celle
d’Hébron, soit l’iqama, et le droit d’octroi, dit la tu’ma, levé
sur les marchandises importées dans la ville de Hébron, et des autres ; et
que l’inspecteur du marché ni aucun autre (fonctionnaire) à Hébron ne
s’opposera à aucune de ces mesures. Et ce (décret a été gravé) le 19 muharram
de l’année 881 (14.V.1476) ».
Biblio complémentaire
Jarrar (1998), p.71-100
Korn (2004b), p.71-89
Hawari (2007), p.183, 189 ; n°8, 14, 15, 16, 20
Hawari (2009), p.263-264, 267, 269
Kenney (2009), p.123-127
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1/ plan du Haram avec localisation des édifices |
2/ plan du Haram avec localisation des inscriptions |
3/ élévation du portique ouest |
4/ élévation du portique nord |
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5/ vue du site depuis le sud-ouest |
6/ vue depuis l’ouest avec l’actuelle rampe d’accès |
7/ vue de l’angle sud-ouest avec l’Arche de Robinson |
8/ vue de la partie occidentale du front sud |
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9/ vue du sud avec la mosquée al-Aqsa |
10/ vue de l’angle sud-est |
11/ vue du front est depuis le sud avec la Porte
Dorée |
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12/ plan de Bâb al-Silsila avec ses inscriptions |
13/ Bâb al-Silsila et son minaret |
14/ Bâb al-Silsila, à droite la madrasa Ashrafîya |
15/ décret daté 824/1422 sur un pilier de Bâb
al-Silsila |
16/ décret non daté sur le piedroit sud de Bâb
al-Silsila |
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17/ vue de Bâb al-Silsila côté ville |
18/ vue des trompes de Bâb al-Sakina |
19/ les inscriptions sous les trompes de Bâb
al-Sakina |
20/ l’inscription de l’ancienne madrasa Ashrafîya |
21/ l’inscription datée 595/1199 sous les trompes |
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22/ le portique ouest et la madrasa Ashrafîya au
fond |
23/ le portique au sud de Bâb al-Silsila |
24/ l’inscription datée 713/1313 sur la 3e
arcade au sud de Bâb al-Silsila |
25/ vue de Bâb al-Silsila et de la façade de la
madrasa Tankizîya |
26/ le portique ouest au nord de Bâb al-Silsila |
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27/ le portique ouest autour de Bâb al-Nâzir |
28/ Bâb al-Nâzir |
29/ la coupole de Bâb al-Nâzir |
30/ l’inscription datée 707/1307 sur le pilier gauche
de Bâb al-Nâzir |
31/ le portique ouest avec la madrasa Uthmanîya
et la porte Bâb al-Mathara |
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32/ le portique ouest à Bâb al-Ghawanima |
33/ le portique ouest depuis le sûq Qattanin vers le
sud |
34/ le portique ouest depuis Bâb al-Hadîd vers le nord
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35/ vue du portique ouest autour de Bâb al-Nâzir |
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36/ vue du portique nord depuis l’ouest |
37/ vue de la partie centrale du portique nord |
38/ l’inscription datée 610/1213 sur le pilier à
l’ouest de Bâb al-‘Atm |
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39/ vue de la partie nord de la terrasse du Dôme et
de la colonnade nord-ouest |
40/ la colonnade nord-ouest, face ouest |
41/ la colonnade nord-est et les ajouts Ottomans |
42/ la colonnade nord-est, face sud |
43/ les inscriptions datées 726/1326 sur la face sud
de la colonnade nord-est |
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44/ l’inscription gauche datée 726/1326 sur la face
sud de la colonnade nord-est |
45/ l’inscription droite datée 726/1326 sur la face
sud de la colonnade nord-est |
46/ la colonnade nord, face sud |
47/ les inscriptions datées 721/1321 sur la face sud
de la colonnade nord |
48/ l’inscription gauche datée 721/1321 sur la face
sud de la colonnade nord |
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49/ l’inscription droite datée 721/1321 de la face
sud de la colonnade nord |
50/ la colonnade sud-est, face sud |
51/ l’inscription datée 608/1211 sur la face nord de
la colonnade sud-est |
52/ la colonnade sud, face nord |
53/ la colonnade sud-ouest |
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54/ la colonnade sud-ouest, face ouest |
55/ la colonnade sud-ouest, face est |
56/ les inscriptions datées 877/1472 sur la face est
de la colonnade sud-ouest |
57/ l’inscription droite datée 877/1472 sur la face
est de la colonnade sud-ouest |
58/ l’inscription gauche datée 877/1472 sur la face
est de la colonnade sud-ouest |
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59/ la colonnade sud-ouest, face est |
60/ le sabîl Qaitbay et la madrasa Ashrafîya depuis
la terrasse du Dôme |
61/ la partie sud-ouest du Haram avec le minaret Fakhrîya |
62/ la partie sud-est du Haram avec l’ancien
emplacement du sûq al-Ma’rifa |
63/ le sabîl Qaibay et la colonnade ouest |
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64/ vue de l’angle sud-ouest de la terrasse depuis
Bâb al-Silsila |
65/ / le Dôme du Rocher et la colonnade ouest |
66/ les édifices à coupoles de la partie nord-ouest
de la terrasse |
67/ la partie nord de la terrasse du Dôme du Rocher
depuis l’est |
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68/ le Dôme du Rocher depuis le sud |
69/ le Dôme du Rocher depuis le nord |
70/ la terrasse du Dôme depuis le nord-est |
Documents anciens
[1] Sur les travaux Ottomans, voir Hillenbrand/Auld (2000), et Berchem (1922) pour les inscriptions des restaurations.
[2] Voir Vogüé (1864).
[3] Voir texte in Burgoyne/Hajj (1979), n°IXA, IXB.
[4] Cf. Korn (2004), p.75.
[5] Cf. Jarrar (1998), p.71-100.
[6] Cf. Burgoyne (1987), n°27.
[7] Sur les mastabât et leurs emplacements, cf Auld/Hillenbrand (2000), p.1003-1008.
[8] Sur le sujet, cf Warren (1884), Berchem (1922).
[9] Voir Auld/Hillenbrand (2000).
[10] Texte d’après RCEA 3514.
[11] Texte d’après RCEA 3592.
[12] Texte d’après RCEA 3685.
[13] Texte d’après RCEA 3718.
[14] Texte d’après RCEA 3719.
[15] Texte d’après RCEA 3842.
[16] Texte d’après Berchem (1922), n°170.
[17] Texte d’après Berchem (1922), n°171.
[18] Texte d’après Berchem (1922), n°172.
[19] Texte d’après Berchem (1922), n°173.
[20] Texte d’après Berchem (1922), n°174.
[21] Texte d’après Berchem (1922), n°179.
[22] Texte d’après Berchem (1922), n°181.
[23] Texte d’après Berchem (1922), n°182.
[24] Texte d’après Berchem (1922), n°183.
[25] Texte d’après Berchem (1922), n°184.
[26] Cf. Berchem (1922), n°185.
[27] Texte d’après Berchem (1922), n°187.
[28] Texte d’après Berchem (1922), n°186.