Madrasa Tankizîya (728/1328)

 

 

 

Localisation : côté sud du Tariq Bâb al-Silsila, à Bâb al-Silsila (E5.3).

 

 

 

Réf :

Berchem (1922), p.252-261

Burgoyne (1987), n°18

Meinecke (1992), 9C/225

 

Berchem (1922), n°80

RCEA 5572

 

 

 

Historique

 

Le gouverneur Saif al-Dîn Tankiz s’arrête à Jérusalem lors d’un voyage du Caire à Damas en rabi’ I 728/15.I-13.II.1328. Il ordonne la construction d’un édifice appellé makân comprenant un dâr al-Hadîth, un khanqâh et une madrasa. Le terrain choisi se situe à Bâb al-Silsila, le point d’accès au Haram le plus fréquenté, il se peut aussi que Tankiz a hérité d’un terrain occupé par des constructions Croisées qui se sont écroulées lors d’un séisme en 702/1303. Toutefois, la taille du terrain disponible, ne permet pas une construction de plein pied au niveau de la rue et l’édifice est donc construit sur plusieurs niveaux (ill.1-3). Ce parti pris apparaît comme une nouveauté à l’époque pour Jérusalem. La madrasa occupe tout le niveau bas et présente le premier plan à 4 iwan de la ville avec un bassin (ill.1)[1]. L’étage supérieur est occupé par une mezzanine au nord-est et par les logements au nord, le khanqâh est construit directement sur le toit du portique ouest que Tankiz avait fait restaurer en 713/1314. La voûte à muqarnas du portail d’accès (ill.6) est identique aux deux voûtes de la mosquée de Tankiz qu’il s’est fait construire à Damas. L’édifice est achevé en 729/1328-1329.

Le ribat al-Nisa en face fait partie du complexe et est conçu comme un hospice pour femmes. Tankiz réorganise aussi tout le quartier avec une rue commerçante couverte et ses annexes : le sûq al-Qattanîn, le khân Tankîz, le hammam al-‘Aîn et le hammam al-Shifâ. On lui doit aussi, en tant que vice-roi (na’îb al-sultana) de nombreuses autres constructions sur tout le territoire et à Damas avec la madrasa Tankizîya, le tombeau Kaukaba’îya et avec la mosquée/tombeau al-Tankîz où il est inhumé [2].

Aujourd’hui l’édifice est utilisé comme poste de police.

 

 

 

Epigraphie

 

729/1328. Madrasa Tankizîya, texte de construction grand bandeau sur la façade nord et le portail (ill.7, 8)[3].

« A fondé cet édifice béni, espérant la récompense d’Allâh et son pardon, Son Excellence Saif al-Dîn Tankiz, (le serviteur) d’al-Malik al-Nâsir (Muhammad), qu’Allâh lui pardonne et le récompense ! (Et ceci a été fait dans les mois ?) de l’année 729 (1329) ».

 

 

 

Biblio complémentaire

Rosen-Ayalon (2000), p.321-324

MWNF (2004), p.123-125

Kenney (2006), p.175-200

Kenney (2009), p.95-109

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ plan de la madrasa

2/ élévation de la façade sur le Haram

3/ section de la madrasa

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4/ le portail d’accès

5/ la voûte du portail

6/ plan de la voûte du portail

7/ le bandeau inscrit daté 729/1338

8/ la partie gauche du portail avec le bandeau inscrit

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

9/ vue de la madrasa sur le portique ouest du Haram

10/ façade de la madrasa sur le Haram

11/ inscription de restauration du portique datée 713/1313 au-dessus d’une ouverture

12/ vue de la façade sud de la madrasa avec les 4 ouvertures

 

 

 

Documents anciens

 

 

 

 

 

Le mihrâb de la Tankizîya d’après K.A.C Creswell

source : collections.vam.ac.uk

 

 

 

 

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[1] Cf. Rosen-Ayalon (2000), p.321-324.

[2] Sur l’activité de construction de Tankiz à Jérusalem, cf. Kenney (2009).

[3] Texte d’après Berchem (1922), n°80.