Sûq al-Qattânîn (736/1336)

 

 

 

Localisation : allée couverte partant de la rue al-Wad et débouchant sur le portique ouest du Haram (E4.5).

 

 

 

Réf :

Burgoyne (1987), n°24

Golvin (1967), p.101-117

Meinecke (1992), 9C/333, 9C/334

 

Berchem (1922), n°176

Burgoyne/Abul-Hajj (1979), n°37

Mols (2006), n°17

 

 

 

Historique

 

Les Croisés avaient semble-t-il construit un marché dans l’actuelle Tariq al-Wad qui devait être en ruine quand le gouverneur Saif al-Dîn Tankiz[1] entame les travaux d’une vaste allée commerçante voûtée (qaisârîya), connue comme le sûq al-Qattanîn (marché des cotonniers). Cette allée est complétée par deux bains, le hammam al-‘Aîn et le hammam al-Shifâ’, des logements, un khân attenant, le khân Tankîz et un marché (ill.1). Les revenus étaient destinés à l’entretien du Haram et de la madrasa Tankizîya. La nouvelle allée commerçante de Tankiz reprend une partie des aménagements Croisés et s’étend plus à l’est pour atteindre le Haram où un portail à muqarnas monumental est contruit accessible par une volée d’escaliers (ill.3, 4). Cette allée voûtée en berceau est divisée en 30 baies abritant des échoppes, certaines permettent l’accès aux édifices bâtis de part et d’autre de l’allée.

Les travaux de construction de cet ensemble durent de 736/1335 à 737/1337 sous la conduite de Muhammad ibn Ahmad ibn Ghulaîsh.

 

 

 

Epigraphie

 

736/1335. Texte de restauration, 1 ligne (14x368) sur les bandeaux de cuivre des battants de la porte, côté Haram (ill.10-13)[2].

« Cette porte bénie a été rénovée durant les jours de notre maître le sultan al-Malik al-Nâsir, le savant, le juste, le guerrrier, le défenseur des frontières, l’assisté (d’Allâh), le victorieux, le sultan de l’Islam et des Musulmans, le tueur des infidèles et des polythéistes, le vivificateur de la justice dans les mondes, le serviteurs des maltraités contre les oppresseurs, le protecteur de la communauté des Musulmans, Nâsir al-dunya wa’l-dîn Muhammad ibn sultan al-Mansûr Sayf al-dunya wa’l-dîn Qalâ’ûn al-Sâlihî. Puisse Dieu fortifer son assistance, perpétuer son règne et ses jours et donner la victoire à ses armées et ses gardes, et hisser sa bannière et son étendard à l’est et à l’ouest. Pour le noble Haram de Jérusalem, par ordre de Tankiz al-Nâsirî le gouverneur des nobles royaumes syriens ; puisse Dieu fortifier son assistance et lui garantir le paradis. Cela fut fait durant les mois de l’année 736 (1335-1336) ».

 

 

737/1337. Texte de restauration, bandeau dans la baie du portail, côté Haram (ill.9)[3].

«  A été restaurée cette porte bénie sous le règne de notre maître le sultan al-Malik al-Nâsir (Nâsir al-dunya wal-dîn Muhammad, fils de Qala’ûn, …), sous le haut patronage de Saif al-Dîn Tankiz al-Nâsirî, qu’Allâh glorifie ses victoires ! dans les mois de l’année 737 (1336) ».

 

 

 

Biblio complémentaire

MWNF (2004), p.121-123

Mols (2006), n°17

Kenney (2009), p.127-139

Daadli/Barbé (2017), p.66-93

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ plan du sûq

2/ élévation du sûq

3/ le portail côté Haram, depuis le sud

4/ le portail côté Haram, depuis le nord

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5/ le portail côté Haram

6/ la voûte du portail

7/ plan de la voûte du portail

8/ partie gauche du portail

9/ partie gauche du portail avec l’inscription datée 737/1337

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10/ l’inscription datée 736/1335 sur le battant droit de la porte

11/ détail de l’inscription sur le battant droit

12/ l’inscription datée 736/1335 sur le battant gauche de la porte

13/ détail de l’inscription sur le battant gauche

 

 

 

 

 

 

 

 

14/ l’intérieur du sûq depuis le Haram

15/ la voûte intérieure

16/ vue d’une boutique latérale

17/ l’intérieur du sûq depuis la ville

18/ l’accès au sûq côté ville

 

 

 

Documents anciens

 

 

 

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[1] Sur Tankîz, cf. Mayer (1933), p.218-233 et Kenney (2009) et sur son activitée architecturale, cf. Meinecke (1992) et Kenney (2009).

[2] Texte d'après Mols (2006), n°17.

[3] Texte d’après Berchem (1922), n°176.