ADANA/ADHANA (Turquie) |
Introduction
La ville d’Adana/Adhana est située au nord de la plaine de Cilicie (auj. Cukurova), et sur la rive droite du Ceyhan.
Elle est déjà connue dans l’Antiquité[1], puisqu’elle est citée comme centre commercial important de l’Empire Romain d’Orient.
Adana est occupée par les Arabes dès le milieu du 7e siècle, sous les Abbassides elle est reconstruite par Harûn al-Rashîd et ses successeurs qui en font un élément important du système défensif frontalier du califat (thughûr)[2].
En 875, l’Empereur Basile Ier (r.867-886) prend la ville qui reste byzantine jusqu’en 944/946, elle est reprise par les Arabes en 964, et en 1025 les Byzantins occupent la Cilicie, la ville est encore entre leurs mains en 1082.
Par la suite, la ville change plusieurs fois de propriétaires : en 1097, les Croisés prennent la ville et l’incorpore à la Principauté d’Antioche, en 1104 elle est administrée par l’Empereur byzantin Alexis Ie (r.1081-1118), en 1132 elle est possession du roi arménien Leon I (r.1129-1140), en 1137 elle retourne aux Byzantins, passe aux Seljukîdes l’année suivante, revient aux Arméniens en 1151, puis de nouveau aux Byzantins en 1158.
Finalement elle est incorporée à l’état arménien par ‘le Prince des Montagnes’[3] Mleh (r.1169-1174) de la branche des Rupénides. La villes reste sous domination arménienne jusqu’à l’arrivée des Mamluk.
Durant l’invasion de la Syrie par les troupes mongoles en 1259-1260, les rois arméniens qui avaient déjà conclus une alliance avec Mongke Khan combattirent aux côtés des troupes ilkhanides.
En été 664/1266, lors de sa campagne en Cilicie, le sultan al-Zâhir Baybars attaque la ville une première fois. Les Mamluk effectuent d’autres raids et attaques sur Adana en 673/1275, 703/1304 et 754/1355, en 758/1359 la ville est occupée par les Mamluk qui en font la capitale d’une nouvelle province (niyâba).
La ville est fortement touchée par un important séisme en 666/1268.
En 777/1378 Adana passe sous le joug de la dynastie Turkmène des Ramadhan Ughlu avec comme premier gouverneur Yüregir Ughlu. Cette dynastie contrôle la région entre 1378 et 1608, pour le compte des Mamluk puis des Ottomans. Ils établissent un état tampon entre le sultanat Mamluk et la puissance Ottomane naissante. Sous leur pouvoir la ville connaît une certaine prospérité et un programme de construction intensif (mosquées dont Ulu Cami, hammam…). Une tentative d’invasion de la part des Dhu’l-Qadr/Dulkadir[4] en 1467 ne remet pas en cause cette situation favorable.
En 1485-1489, les Ottomans tentent d’attaquer la ville[5].
La conquête ottomane intervient en 1516, Selim Ier occupe la ville mais laisse les Ramadhanoglu en place qui deviennent du coup leurs vassaux.
Liste des monuments
Monuments |
Dates |
913/1507-948/1541 |
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936/1529 |
[1] En témoigne son pont en pierre, qui traverse le fleuve Ceyhan, construit par l’empereur Hadrien.
[2] Sur ce sujet voir, Amitai-Preiss (1999b), p.128-152 ; Bonner (1994), p.17-24.
[3] Titre porté par les futurs rois de la Petite Arménie pour marquer leur indépendance vis-à-vis des Byzantins qui contrôlent la Cilicie.
[4] Dynastie turkmène qui règne sur Marash et Elbistan entre 1337 et 1522, ils ont aussi formé un état tampon entre les Mamluk et les Ottomans, cf Har-El (1995).
[5] Sur le conflit opposant les Mamluk et les Ottomans entre 1485 et 1491, cf Har-El (1995).