Crac des Chevaliers/Hisn al-Akrad/Qal’at al-Hosn (n.d.)
Localisation : sur les contreforts sud du Jabal Bahrâ, à mi-chemin entre Tartûs et Homs.
Visite en 2002, 2010.
Réf :
Berchem/Fatio (1913), p.135-163
Berchem/Sobernheim (1909)
Cathcart-King (1949), p.83-92
Deschamps (1934)
Mayer (1933), p.108
Meinecke (1992), 4/151, 7/29, 9B/19
Rey (1871), p.39-67
Berchem/Sobernheim (1909), n°4, 5, 6, 7, 8, 9,
8a
RCEA 4623-26, 4762, 4857, 5135, 6014
Historique
Le Crac des Chevaliers est implanté sur une assiette rocheuse au sud du Jabal Bahrâ (ill.2), sa position stratégique permettait de surveiller la principale voie de communication entre la côte syrienne et l’intérieur du pays, cette voie est connue sous le nom de Trouée de Homs. Le château surplombe aussi la vallée de la Boquée/Beka’a.
Périodes antérieures
Le site est déjà occupé avant 422/1031[1] quand l’émir de Homs Shibl al-Dawla Nasr ibn Mardas installe un groupe de Kurdes, le site est alors mentionné sous le nom de Hisn al-Akrad (château des Kurdes). De cette position forifiée, il ne reste rien. Le site subit une première attaque des Francs en safar 492/janvier 1099, mais il ne restent pas longtemps sur place et les Seljukîdes reprennent possession du site, jusqu’à la conquête de Tancrède de Hauteville, Prince d’Antioche, en 503/1110, finalement deux ans plus tard le site est intégré au Comté de Tripoli. En 536/1142, le comte de Tripoli Raymond II transfère le château aux Hospitaliers, qui vont entamer un important programme de fortification pour en faire leur base de commandement pour la région. Les Hospitaliers vont conserver le château jusqu’en 669/1271. Durant cette longue période ils feront face, avec succès, à plusieurs raids musulmans dont ceux de Nûr al-Dîn en 558/1164, Saladin en 584/1188 et Baybars lors de sa première tentative en 668/1270. Ils effectueront aussi de nombreuses sorties et razzia dans la région. Le site sera aussi secoué par les deux importants séismes de l’été 1157 et surtout celui de juin 1170[2].
Période Mamluk
A partir de 664/1266, le sultan al-Zâhir Baybars (r.17 dhu’l-qa’da 658/24.X.1260-27 muharram 676/30.VI.1277) entreprend une vaste campagne de reconquête du Comté de Tripoli, il assiège, prend et fait restaurer les forteresses alentours[3]. Après quelques raids infructueux et intimidations autour du Crac des Chevaliers, il décide finalement de l’attaquer.
Le 9 rajab 669/21 février 1271 le sultan arrive au pied de la forteresse à la tête d’une imposante armée composée de troupes venant de Hama, Sahyûn et des territoires Isma’iliens. La première opération consiste à prendre les faubourgs du château (rabad), c’est-à-dire le village, qui tombent le 20 rajab/4 mars. L’assaut des troupes commence, et la première bashura, probablement un ouvrage fortifié avancé entre le château et le village, est conquise le 25 rajab/9 mars. La deuxième phase du siège consiste à assembler les machines de tir et à commencer le bombardement du château lui-même, et le 7 sha’ban/21 mars la deuxième bashura, située sur un promontoire rocheux au sud, tombe. La troisième phase voit la poursuite des bombardements et l’intervention des sapeurs qui parviennent à pratiquer une brèche dans une tour permettant de suite l’infiltration des troupes, la troisième bashura (vraisemblablement avec deux fronts d’attaques simultanées) est prise le 15-16 sha’ban/29-30 mars. Après le percement de cette brèche, les Hospitaliers se réfugient à l’intérieur du château haut (qulla), ils résistent quelques temps mais le sultan utilise une ruse pour les forcer à se rendre. Ces derniers demandent l’amân (reddition contre la vie sauve) et évacuent les lieux le 24-25 sha’ban 669/7-8 avril 1271[4].
Une fois la conquête achevée, le sultan Baybars reste quelque temps sur place, il nomme l’émir Sârim al-Dîn Qaymaz al-Kafarî comme gouverneur du site et ordonne immédiatement la remise en état du château. Ces travaux de restaurations sont confiés aux émirs ‘Izz al-Dîn al-Afram et ‘Izz al-Dîn Aybak al-Shaykh. Comme en témoignent les différentes inscriptions sur le front sud du château, ces travaux de grandes ampleurs, se poursuivront avec les successeurs de Baybars, al-Malik al-Sa’îd Barakakhân (r.26 safar 676/29.VII.1277 – 7 rabi’II 678/17.VIII.1279) et al-Mansûr Qalâ’ûn (r.27 rajab 678/3.XII.1279 – 6 dhu’l-qa’da 689/10.XI.1290).
En 746/1345, le sultan al-Ashraf Sha’ban (r.15 sha’ban 764/30.V.1363 – 5 dhu’l-qa’da 778/16.III.1377) fait graver un décret militaire sur la tour d’accès T29 (ill.59-62), ce décret est reproduit à l’identique sur la tour-porte intérieur de la Citadelle de Saint Gilles/Qal’at Sanjîl à Tripoli.
Durant le 14e siècle le Crac perd son caractère militaire au profit d’un rôle administratif pour la région, il est peu à peu transformé en un site palatial.
D’autres travaux sont mentionnés aux 16e-19e siècle et le site est endommagé pendant la guerre en Syrie[5].
Les différentes phases de construction
Période I, av.1170 (ill.4, 5) : une première occupation attestée vers 360/980 laisse seulement quelques traces dans les secteurs de fouilles H, W, S. Le site est situé sur le plateau rocheux actuel et sur le plateau triangulaire au sud. Ces traces s’élèvent directement sur la roche mère. Quelques bases de murs dans le fossé sud-est et aux bords ouest du terrain. Pas ou peu d’infos sur l’aménagement intérieur.
1040/1050 nouvelle construction dans le secteur W, H avec remplacement du mur. On note une hausse de la population durant cette période, nécessitant de possibles aménagements intérieurs.
En 1157 un séisme entraîne peut-être de nouvelles constructions mais pas de vestiges.
Le fort séisme de 1170 est à l’origine d’une construction défensive entièrement neuve. Pas de traces ni de réutilisation de matériel ou mur antérieur à 1170. La nouvelle construction va suivre le tracé de l’ancien rempart à l’est, au nord et à l’ouest, le côté sud est totalement modifié avec la construction d’un front sud précédé d’un large fossé. Les pentes est et nord-est sont aussi agrandies.
Période II/1, apr.1170 (ill.4, 5, 9) : construction des tours T01, T02, tour défensive et de représentation et de T03 une ancienne tour rectangulaire (ill.71-73, 92), de la salle 11 reliant T02 et T03, de la salle 13 reliant T03 et T04, de l’accès originel par T04 (il sera démoli lors de la reconstruction Mamluk), de la salle 14 reliant la tour d’accès T04 à la chapelle T05, qui est conservée dans son aspect originale. La chapelle présentait certainement une sacristie, des peintures murales ont été découvertes. La salle 15 qui forme une courbe reliant la chapelle T05 à la partie ouest du château haut est divisée par des cloisons avec portes, cette partie recevait des latrines et peut-être une infirmerie. La tour T06 existait déjà (ill.79-81), elle est saillante par rapport à l’alignement de l’enceinte. Présences de lices étroites. Les salles 8, 9, 16 forment un ensemble à l’ouest, peut-être cloisonné, au nord de la salle 8, on trouve une citerne.
Période II/2, vers 1210 (ill.4, 5, 10, 11) : le site connaît une transformation architecturale profonde surtout sur le front sud avec en plus de nombreux remblaiements, déblayements et nivellements. Aménagement de la birka (ill.70), élévation des tours T01 (par une plate forme de défense avec créneaux, meurtrières et deux tourelles à l’est, une salle supérieure très ouvragée à l’architecture somptueuse, peu-être une salle d’apparât), T02 (reconstruction de l’entrée, alignememnt des ouvertures pour une utilisation comme logement) et T03 (démolition de la tour de la période II/1 pour une nouvelle construction (ill.71-73), cette tour est utilisée pour le stockage car proche des moulins à grains. L’étage supérieur est utilisé comme habitation. Les tours T06 (ill.79-81) et T07 sont renouvellées par des constructions enveloppant les tours rectangulaires de la période II/1, le plan de T07 semble similaire à celui de la chapelle T05, elle peut être identifiée comme une chapelle fortifiée. Les salles 8, 9, 13, 14, 15, 16, la chapelle T05, la tour d’accès T04 ne semblent pas concernées par ces travaux, quelques aménagements dans T04 et la construction de fours dans la salle 16. La salle 17 sert pour le stockage du blé et pour héberger la garnison. La tour T30 (ill.66) et la rampe 24 (ill.63) forment une unité architecturale, la tour servant de logement pour les dignitaires de l’Ordre. Construction de l’enceinte extérieure orientale qui commence à la tour T30 et s’étire jusqu’au système d’évacuation de la birka au nord, des écuries est n°26 (ill.56), et des courtines de la tour T30 à T33 (ill.16-24, 84), et de T33 à T39 (ill.25-38, 75-78).
Période II/3, vers 1250-1260 (ill.4, 5, 12, 13) : les salles 18 et 19 sont construites pour les réceptions ou cérémonies (ill.87-89). La salle 10 est équipée d’un escalier et d’un chemin de ronde, de grandes ouvertures et d’un étage avec créneaux et meurtrières. La tour T06 et la barbacane semblent être en relation avec la birka pendant la période précédente où la birka servait à évacuer les latrines de la salle 15, après la construction de la tour T06 elles sont désaffectées et une rampe d’accès à T06 est installée en contrebas. La tour T06 a pour fonction la protection de l’entrée nord du château haut (ill.79-81). Au dernier niveau, on trouve les latrines et des salles. C’est à cet emplacement que ce trouvait l’inscription de Nicolas Lorgne, déplacée et réutilisée par les Mamluk à la poterne nord. Le front sud du château inférieur est renforcé entre les tours T39 et T43 (ill.71-73). La tour T43, l’accès du château inférieur, est renforcé par des tours semi-circulaires avec accès en chicane (ill.48-51). La partie sud des écuries 26 est renforcée.
Période III/1, après le siège de 669/1271 (ill.4, 5, 14) : un programme d’agrandissement des surfaces habitables et un nouvel usage des espaces dans le château haut.
La rampe 24 est entièrement recouverte d’une voûte et la tour T23 est élevée devant la tour d’accès T04 avec peut-être une mosquée sur la plate forme supérieure. La salle 13, l’entrée fortifiée T04 et la salle 14 reçoivent un étage suppémentaire avec rajout d’un mur côté cour entrainant l’aménagement d’une galerie. L’espace trapézoidal entre les salles 17 et 19 est recouvert. La courtine ouest est réhaussée avec trois chemins de ronde et une plate-forme défensive (ill.74), même chose pour la courtine nord-ouest jusqu’à la tour T06, et la courtine nord entre T06 et la chapelle T05 (ill.82).
Le front sud est équipée d’une plate-forme de défense continue avec étage entre les tours T01/T02 et T02/T03 (ill.45), la tour T06 est équipée d’un étage intermédiaire (ill.79-81) et la tour T39 est entièrement remontée (ill.35-42). Le secteur sud-est reçoit un ouvrage en basalte avec encadrement de calcaire, de datation incertaine, (ill.52, 53). La nouvelle porte d’accès à la tour T29 (ill.16, 17) entraîne l’abandon de la porte d’accès de la tour T43 (ill.48-51) et avec la rampe 24 et 25 (ill.63) la tour des Lions T30 (ill.66) perd sa fonction d’entrée principale du château haut. Dans le secteur nord-est, l’arrière du chemin de ronde est recouvert par une nouvelle enceinte et une salle à cinq travées est construite. Les tours de T33 à T43 (ill.25-38, 44, 45, 48, 75-78) sont équipées d’un chemin de ronde rehaussé et couvert, même chose pour les courtines. La chapelle T05 est peut-être convertie en mosquée. Démolition du four fumoir des Hospitaliers. Une salle de prière est aménagée sur la plate-forme de la tour d’accès T23 et sur la salle 18. Le hammam (n°45) construit au sud-est date de cette phase de travaux (ill.68, 69). L’accès sud de la tour T43 est définitivement transféré à l’est pour la tour T29.
Période III/2, après 699/1300 (ill.4, 5, 15) : réparation de la courtine sud-ouest vers 1302-1303 (ill.33, 34, 75, 76) documentée par une inscription datée 701/1301. Au nord-est du château inférieur, construction d’une salle à cinq travées (qui appartient peut-être à la période précédente). La tour rectangulaire T40, avec l’inscription datée 684/1285 (ill.43, 45-47), est construite au milieu du front sud par le sultan Qala’ûn (r.27 rajab 678/3.XII.1279 – 6 dhu’l-qa’da 689/10.XI.1290). La tour T44 est élevée au sud-est à l’emplacement de l’évacuation de la birka. Le chemin de ronde à l’angle sud-est du château inférieur est réhaussé avec des machicoulis et les plates-formes supérieures de la courtine du front sud sont surélevées. La tour T27 est construite (ill.57). La salle 31 (ill.18, 19) et les tours T32, T33 (ill.20-24, 84) de forme semi-circulaire datent peut-être de l’aménagement de l’ancien secteur d’écoulement nord de la birka. Le secteur nord et ouest de la birka est rebouché (ill.75-78) et les canaux d’évacuation sont aménagés dans la partie ouest du château inférieur.
Le site connaîtra des travaux sous les Ottomans et un village sera construit dans l’enceinte du Crac de Chevaliers, ce village était encore visible sur des documents du 19e siècle dont les photographies de Louis de Clercq[6].
Epigraphie
669/1271. Texte de construction (180, 700, 920x55) 3 lignes avec les lions de Baybars sur les pierres de parements de la tour d’accès T29 (ill.59-61)[7].
« xxx
La réfection de cette forteresse bénie a été ordonnée sous l’empire de notre
maître le sultan al-Malik al-Zâhir, le savant, le juste, le champion de la foi,
le combattant, [l’assisté de Dieu], le victorieux, le vainqueur, Rukn al-dunyâ
wa’l-Dîn Abû’l-Fath Baybars, l’associé de l’émir des croyants, à la date du
jour de mardi 25 sha’bân de l’année 669 (8 avril 1271). »
669/1271. Texte de construction (1000x50), 2 lignes sur la tour T39 (ill.40, 41)[8].
« xxx
La réfection de cette forteresse bénie a été ordonnée par notre maître le
sultan al-Malik al-Zâhir Rukn al-dunyâ wa’l-Dîn Abû’l-Fath Baybars, l’associé
de l’émir des croyants, et par son enfant al-Malik al-Sa’îd Nâsir al-Dîn. Cela
(fut achevé) à la date du jour du mardi 25 sha’ban de l’année 669 (8 avril
1271) ».
669/1271. Texte de construction 1 ligne sur la tour T43 (ill.50, 51)[9].
« xxx La réfection de cette forteresse bénie a été ordonnée sous
l’empire de notre maître le sultan al-Malik al-Zâhir Rukn al-dunyâ wa’l-Dîn
Abû’l-Fath Baybars – que Dieu glorifie sa victoire ! – et de son héritier
présomptif le sultan al-Malik al-Sa’îd Nâsir al-dunya wa’l-Dîn. Cela (fut
achevé) à la date du jour du mardi 25 sha’ban de l’année 669 (8 avril
1271) ».
n.d. Inscription 1 ligne autour du pilier central de la salle de la tour T39 (ill.42)[10].
« xxx
Gloire à notre maître le sultan al-Malik al-Zâhir et que soit augmentée
l’existence de son enfant al-Malik al-Sa’îd, fils d’al-Malik al-Zâhir, le
savant, le juste, le champion de la foi, Rukn al-dunyâ wa’l-Dîn Abû’l-Fath
Baybars, l’émir des croyants ! »
677/1278. Texte de restauration 1 ligne sur les pierres de parements de la tour sud-est T43 (ill.50, 51)[11].
« La
réfection de cette muraille a été ordonnée par le sultan al-Malik al-Sa’îd
Nâsir al-dunyâ wa’l-Dîn Abû’l-Ma’âlî Muhammad Barakat-Khân dans les mois de
l’année 677 (1278) ».
684/1285. Texte de restauration 2 lignes sur la tour quadrangulaire sud T40 (ill.47)[12].
« xxx
Cette tour d’heureux augure a été refaite durant les jours de notre maître le
sultan auguste, le seigneur, le savant, le juste, l’assisté de Dieu, le
champion de la foi, le guerrier, le combattant, le défenseur des frontières, le
vainqueur, le victorieux, al-Malik al-Mansûr Saif al-dunyâ wa’l-Dîn Qalâ’un
al-Sâlihî, l’associé de l’émir des croyants, que Dieu éternise ses jours et
secoure ses aides ! sa construction eut lieu en l’année 684 (1285) ».
701/1301. Texte de restauration (220x40), 3 lignes sur la partie haute de l’enceinte intérieure, au sud-ouest vers la tour T38[13].
« Ce
saillant béni a été refait durant les jours de notre maître le sultan al-Malik
al-[Nâ]sir [Muha]mmad, fils du sultan martyr al-Malik al-Mansûr Qalâ’un
al-Sâlihî, l’associé de l’émir des croyants. Cela (a été achevé) durant les
jours de Sa haute Excellence le grand émir Badr al-Dîn Bîlîk al-Sadîdî,
lieutenant-général à Hisn al-Akrad la bien gardée, dans les mois de l’année 701
(1301-1302) ».
746/1345. Décret
militaire du sultan Sha’ban, 4 lignes dans les pierres de parements de la tour
d’accès T29, sous l’inscription datée 669/1271 (ill.59-62)[14].
« (1) Au nom d’Allâh… A la date du 10 sha’ban vénéré de l’année 746 (6
décembre 1345) (2) de la noble hégire du Prophète, a été promulgué l’ordre de
notre maître, le très grand sultan, le souverain, al-Malik al-Kâmil Saif
al-dunya (3) wa’l-Dîn Sha’ban, fils du sultan martyr al-Malik al-Nâsir
Muhammad, fils du sultan martyr al-Malik (4) al-Mansûr Qalâ’ûn, que ses édits
ne cessent jamais d’être exécutés dans le monde, ni les nuées de leur
générosité de verser partout l’abondance ! (cet ordre prescrit) que la
totalité des armées victorieuses musulmanes, des émirs et des mamluk royaux,
des soldats dans les corps de la garde, des émirs concessionnaires (de
terrains) et des hommes de leur suite soient exemptés de la restitution
réclamée, éventuellement, en faveur du diwan florissant, à chacun d’eux
séparément, de l’excédent de leur solde, (excédent) correspondant à la
différence, dans le nombre des jours de révolution, (5) entre les années
solaires et lunaires ; et que soit aboli le recouvrement (de cet
excédent), exercé auparavant par le diwan des armées dans les provinces
musulmanes, en sorte que le diwan des comptes n’aura plus aucun droit
d’ingérence dans les fiefs militaires des concessionnaires et que tout ce qui
était réclamé pour le diwan (c'est-à-dire pour le fisc, par la cour des
comptes), sur le règlement des comptes de gratifications, soit compris dans cet
acte de faveur (ci-devant mentionné). Cet acte implique un don, dont le
bénéfice s’étend aux grands et aux petits (c'est-à-dire aux officiers et aux
soldats) et cela sera une bone action, dont la récompense sera louée dans le
paradis et une belle institution qui méritera à son auteur la récompense, ainsi
que la récompense de ceux qui agiront conformément, jusqu’au jour du jugement.
Et ceux qui s’appliqueront à imiter cet exemple, qu’Allâh réalise en bien (6)
leurs pensées. Et si quelqu’un modifie ces dispositions après en avoir pris
connaissance, que son crime retombe précisément sur ceux qui les
modifieront ; et si quelqu’un y retranche ou cherche à y retrancher
quelque chose dans les cours des années, Allâh, qui est puissant et grand, sera
son adversaire, ainsi que son prophète Mahomet, le maître des envoyés ; et
il méritera la malédiction d’Allâh, des anges et de tous les hommes ; et
il subira la peine du péché par lequel il perdra la vie de ce monde et celle à
venir ; et c’est une perte évidente…. Et il est le meilleur des héritiers.
A l’époque du préfet général, sa très honorée et haute Excellence, le
gouverneur Saif al-Dîn Qamârî, fonctionnaire d’al-Kâmil, gouverneur du sultanat
royal dans les provinces conquises tripolitaines, que sa victoire soit
puissante ! »
Biblio complémentaire :
Vachon (1994), n°23
Rihaoui (1996)
Jawish (1999)
Biller (2000)
Vigouroux (2002)
Mesqui (2003)
Michaudel (2004), p.45-77
Michaudel (2004a), p.179-189
Zimmer (2004), p.93-103
Zimmer (2004a)
Meyer (2004-2005), p.295-305
Boutros (2005)
Jamous (2005)
Michaudel (2005)
Biller (2006)
Michaudel (2006), p.106-121
Zimmer (2006), p.359-373
Dotti (2007), n°18
Burger (2008), p.302-315
Meyer (2008), p.297-314
Zimmer/Meyer (2011)
Zimmer/Meyer (2013)
Yovitchitch (2014), p.711-726
Yovitchitch (2016),
p.129-149
Hofman/Pénicaut (2018)
Mesqui (2018), p.215-235
Bojtar (2019), p.67-79
Mesqui/Goepp (2019)
Retfalvi (2019), p.79-89
Vagner/Csoka (2019), p.54-67
Winter (2019), p.227-234
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1/ vue du site depuis le sud-ouest |
2/ vue du site sur l’assiette rocheuse |
3/ vue du Crac des Chevaliers depuis le sud-ouest |
4/ plan du Crac des Chevaliers avec sa nomenclature |
5/ plan général du Crac des Chevaliers |
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6/ coupe longitudinale et élévation est |
7/ coupe transversale et élévation sud |
8/ coupe longitudinale et élévation ouest |
9/ état du site à la période II/1 |
10/ état du site à la période II/2, niveau cour |
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11/ état du site à la période II/2, niveau terrasse |
12/ état du site à la période II/3, niveau cour |
13/ état du site à la période II/3, niveau terrasse |
14/ état du site à la période III/1, niveau cour |
15/ état du site à la période III/2, niveau terrasse |
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16/ secteur nord-est avec la courtine 28 et la tour
d’accès T29 |
17/ la tour d’accès T29 |
18/ la salle 31 au nord de la tour d’accès T29 |
19/ la salle 31 et la tour T32 |
20/ la tour T32 et T33 depuis le nord-est |
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21/ plan de la poterne nord et des tours T32 et T33 |
22/ la poterne nord et les tours T32 et T33 depuis
le nord |
23/ la poterne nord |
24/ la tour T33 depuis l’ouest |
25/ la courtine entre T34 et T35 |
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26/ la courtine et la tour T35 |
27/ la tour T35 |
28/ les tours T36, T37 et T38 depuis la tour T35 |
29/ la courtine entre T35 et T36 |
30/ les tours T36, T37 et T38 |
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31/ la courtine entre les tours T36 et T37 |
32/ les tours T37 et T38 |
33/ la courtine entre les tours T37 et T38 |
34/ la courtine et la tour T38 |
35/ l’angle sud-ouest du château inférieur avec les
tours T38 et T39 |
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36/ la tour T39 et l’aqueduc |
37/ la tour T39, l’aqueduc et la tour T40 |
38/ le secteur sud-ouest du château inférieur depuis
le sud |
39/ plan et élévations des tours T38 et T39 |
40/ la tour T39 |
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41/ l’emplacement vide avec les symboles du sultan
Baybars |
42/ l’inscription non datée sur le pilier central de
la salle de la tour T39 |
43/ la tour T40 et l’aqueduc depuis le sud-ouest |
44/ la courtine 42 et la tour T43 depuis le
sud-ouest |
45/ le front sud avec T39, T40 et T43 depuis le
plateau triangulaire au sud |
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46/ élévation de la tour T40 |
47/ la tour T40 dite de Qala’ûn et l’inscription
datée 684/1285 |
48/ vue de la partie orientale du front sud depuis
le plateau triangulaire sud |
49/ plan de la tour T43 |
50/ les tours T40 et T43 depuis l’est |
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51/ la tour T43 et l’ancien accès au site |
52/ l’angle sud-est du site depuis le sud |
53/ l’angle sud-est du site depuis le sud |
54/ la tour T46 depuis le sud-est |
55/ la tour T46 |
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56/ les écuries est (n°26) entre T46 et T27 |
57/ la tour T27 |
58/ la courtine 28 et la tour d’accès T29 |
59/ l’accès de la tour T29 avec les inscriptions
dont le décret daté 746/1345 |
60/ détail des inscriptions sur T29 |
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61/ détail des inscriptions sur T29 |
62/ détail des inscriptions sur T29 |
63/ la bifurcation des rampes 24 et 25 depuis le sud |
64/ une salle de la tour T23 |
65/ la rampe d’accès à la tour T30 depuis le sud |
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66/ la tour T30 depuis le sud-ouest |
67/ le glacis sud-est du château haut |
68/ le secteur sud-est avec le hammam |
69/ plan du hammam |
70/ la birka (n°47) depuis l’est |
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71/ le château haut depuis la plate-forme de la tour
T39 |
72/ les tours T01 et T02 du château haut depuis le
sud |
73/ la tour T01 du château haut et le glacis depuis l’ouest |
74/ le glacis ouest du château haut et la tour T07 |
75/ la lice ouest entre le château haut et l’enceinte
inférieure |
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76/ la lice ouest entre les tours T37 et T38 |
77/ la lice ouest entre les tours T35 et T36 |
78/ la lice ouest et la tour T34 |
79/ la tour T06 depuis le sud |
80/ la tour T06 depuis le nord |
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81/ plan de la tour T06 |
82/ la partie nord du château haut entre les tours
T05 et T06 |
83/ vue du dessus de l’enciente et de la tour T34 du
château inférieur |
84/ vue du dessus des tours T32, T33 et de la
poterne nord |
85/ vue du dessus de la tour chapelle T05 |
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86/ plan de la tour chapelle T05 |
87/ vue de la galerie (n°18) depuis l’est |
88/ la façade de la galerie (n°18) depuis le sud |
89/ l’accès à la salle d’apparât (n°19) |
90/ vue des aménagements intérieurs du château haut
depuis le nord |
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91/ vue des
aménagements intérieurs du château haut avec les tours T02, T01 et T07 |
92/ la
façade intérieure de la tour T02 |
93/ la tour
T01 et la galerie 21, depuis le nord |
94/ vue des
aménagements intérieurs du château haut depuis le sud |
95/ le
décor géométrique d’un linteau sur la salle d’apparât 19 |
Documents anciens
Voir une sélection d’anciens clichés, in Zimmer/Meyer (2013) ; Mesqui/Goepp (2019).
[1] Les sources mentionnent ce site sous le nom de Hisn al-Safh (château de la Pente).
[2] Sur les séismes en Orient médiéval, cf. Ambraseys (2004), p.733-758 ; Guidoboni (2004), p.105-127 ; Guidoboni (2004b) ; Sbeinati (2005), p.347-435. Sur le Crac des Chevaliers, cf. Zimmer/Meyer (2013), p.248-249 ; Mesqui/Goepp (2019), p.26-29.
[3] Sur le déroulement de cette conquête, voir Michaudel (2005), p.322-404.
[4] Voir le déroulement et les interprétations du siège, in Michaudel (2004), p.45-77 ; Mesqui/Goepp (2019), p.42-44.
[5] Sur les travaux de cette période, cf. Zimmer/Meyer (2013), p.293-296. Sur l’historique à partir des Ottomans, cf. Mesqui/Goepp (2019), p.46-50 ; Winter (2019), p.227-234. Sur le devenir du site du 19e sicèle à nos jours, cf. Zimmer/Meyer (2013), p.345-373 ; Hofman/Pénicaut (2018) ; Mesqui/Goepp (2019), p.51-75.
[6] Voir les reproductions des photos de de Clercq, in Zimmer/Meyer (2013), p.25-44. Voir aussi les photos anciennes, in Mesqui/Goepp (2019), p.48-49.
[7] Texte d’après RCEA 4623.
[8] Texte d’après RCEA 4624.
[9] Texte d’après RCEA 4625.
[10] Texte d’après RCEA 4626.
[11] Texte d’après RCEA 4762.
[12] Texte d’après RCEA 4857.
[13] Texte d’après RCEA 5135.
[14] Texte d’après RCEA 6014.