Mosquée Yalbughâ+ (747/1346)

 

 

 

Localisation : anciennement sur le côté nord de l’actuelle place Merje, aujourd’hui remplacée par une construction moderne (O17.2).

 

 

 

Réf :

Bourgoin (1892), pl.42

Herzfeld (1948), p.127-131

Meinecke (1992), 18/2, 19B/15, 21/2, 25B/72, 26B/9

Rihawi (1974), p.125-151

Sack (1989), 3.17

Wulzinger/Watzinger (1924), B2.3

 

Gaube (1978), n°182

Herzfeld (1948), n°55, 56, 57

Mayer (1933), p.249-251

RCEA 3606, 4529

Sauvaget (1932), n°4

Sauvaget (1948), n°43, 46

 

 

 

Historique

 

A l’origine, il y avait déjà une mosquée à cet emplacement en 662/1264.[1] Les travaux de la mosquée du gouverneur Yalbughâ al-Yahyawî (en fonction de 746/1345 à 748/1347)[2] commencent le 11 ramadan 747/26.XII.1346, l’ouverture a lieu seulement le 5 ramadan 757/1.IX.1356 sous le gouverneur Ali al-Mârîdânî (en fonction de 753/1353 à 759/1358), après une interruption dû à l’exécution de Yalbughâ le 28 rabi’ II 748/7.VIII.1347, sous le règne du sultan al-Muzaffar Hajjî (1 jumada II 747/19.IX.1346 - 13 ramadan 748/17.XII.1347).

Une inscription sur bois mentionne une phase d’équipement entre l’ouverture de la mosquée et rajab 762/mai-juin 1361. Lors de la rébellion de Mintash en rajab 793/4.VI-3.VII.1391, l’édifice est très endommagé et laissé à l’abandon, les réparations ne débutent qu’en 801/1398-1399 avec le gouverneur Tanibak al-Hasanî (en fonction jusqu’en 802/1400) et s’étendent jusqu’au mur qibla. L’autre partie du mur qibla est remanié en dhu’l-hijja 809/9.V-7.VI.1407 par le gouverneur Nawrûz al-Hâfizî (en fonction jusqu’à son exécution le 21 rabi’II 817/10.VII.1414)[3] et son dawadâr Saif al-Dîn Atâbak al-‘Inâlî. Le décor est aussi renouvelé par les architectes Ahmad al-Sûrî et Jabr ibn al-‘Attar. Le nom du gouverneur apparaît aussi sur une inscription de restauration à Bâb al-‘Amara, la porte nord, de la Grande Mosquée et à la Citadelle à partir de 809/1407.

Plusieurs décrets ont été gravés sur le mur est de la mosquée : un premier en 826/1423 par le sultan Barsbay (r.8 rabi’II 825/1.IV.1422 - 13 dhu’l-hijja 841/7.VI.1438), le deuxième est ajouté par le sultan Jaqmaq (r.19 rabi’I 842/9.XI.1438 – 21 muharram 857/1.II.1453) ou Khushqadam (19 ramadan 865/28.VI.1461 – 10 rabi’I 872/9.X.1467) et le dernier est daté 903/1498 sous le règne d’al-Nâsir Muhammad ibn al-Ashraf Qaytbay (r.26 dhu’l-qa’da 901/6.VIII.1496 - 15 rabi’ I 904/31.X.1498). Ces décrets concernent la vie économique des marchés aux chevaux et de bêtes de somme de la ville.[4]

 

Au 19e siècle, l’édifice est utilisé comme fabrique de biscuits sous Ibrahim Pacha, puis comme Ecole Militaire en 1840.

Rénovée en 1928-1930, la mosquée est démolie en 1975. Aujourd’hui il reste le portail à muqarnas de l’entrée est dans les jardins du Musée National (ill.3).[5] On trouve des photographies et des relevés de l’édifice dans des parutions antérieures.[6]

Une mosquée moderne a ouvert sur l’emplacement de la mosquée Yalbughâ’ en 2014.

 

 

 

Epigraphie

 

762/1361. Inscription sur bois du mur est de la salle de prière, plus en place (voir plus bas).[7]

« Basmallâh. Coran IX, 18 and benediction of the Prophet … at the date of  rajab 762 (mai-juin 1361) ».

 

 

n.d. Inscription bandeau sur les murs nord et sud de la salle de prière, plus en place (voir plus bas).[8]

« This blessed mosque (masjîd) has been built at the period of our lord the malik al-‘Umarâ’, viceroy of the kingdom of Syria, Nawrûz … under the inspection of His Excellency Sayf al-Dîn Inâl, dawadâr (ink-bearer) of the above mentionned …. by the action of the Syrian council ….

Work of the humble  …. ‘Amran ibn Mahdî … al- … ».

 

 

801/1399. Inscription 3 lignes sur le côté sud du minaret, plus en place (voir plus bas).[9]

« Our lord the malik al-‘Umarâ’, viceroy of the kingdom of Damascus, Tanbak al-Zâhirî has made anew the building of this jami’ in which the name of Allâh shall be praised, and of its vaults and halls and plasterwork, … from his own fortune, under the inspection of His Excellency Shams al-Dîn Sunqûr al-Ziman … (follow stipulations of the waqf concerning the mu’adhdhins of the mosque) in the year 801 (1399) ».

 

 

n.d. Signature 1 ligne sur la qibla, plus en place.[10]

« Œuvre des maîtres Ahmad al-Sûrî et Jabr ibn al-‘Attâr ».

 

 

826/1423. Décret 2 lignes (275x35) entre le portail est et la première fenêtre du portique, plus en place.[11]

« …. (à la date de la ) première décade du mois béni de ramadan, en l’année 826 (8-17 août 1423), parvint le dé(cret royal, auguste, de notre maître le sultan al-Malik al-A)shraf Barsbay ( - puisse Dieu perpétuer son règne !) ….. et que l’on casse les jarres, selon la coutume observée au temps du défunt Sayf al-Dîn Tanam …… »

 

 

9e/15e. Décret 2 lignes (275x35) sur la façade est entre le portail et la porte de la salle de prière, plus en place.[12]

« A la date du 3 du mois sacré de dhu’l-hijja …. Le décret auguste, élevé, de notre maître le sultan al-Malik al-Zâhir …. Le décret auguste daté du 26 shawwal ….. – Dieu le rende auguste et en assure l’exécution pleine et entière dans tous les horizons ! – ordonnant d’abolir la taxe sur le marché aux bêtes de somme à Damas …. »

 

 

903/1498. Décret 3 lignes (277x35) sur la façade est au-dessus du premier décret, plus en place.[13]

« A la date du 21 shawwal, en l’année 903 (2 juin 1498), fut promulgué le décret princier de notre maître le roi des émirs, gouverneur général de la province de Damas ….. lorsqu’ils épousent leurs filles (?) et d’exiger 100 dirhams de tous ceux d’entre eux qui achètent un cheval : abolition à perpétuité. Quiconque par conséquent, altérera ces dispositions après en avoir eu connaissance (commettra un crime qui retombera sur ceux qui l’imiteront…. »

 

 

 

Biblio complémentaire :

Degeorge (1997), p.343-344

Weber (1998), p.327-330

Keenan (2001)

Boqvist (2005)

Weber (2006), n°79, 325

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ plan de la mosquée

2/ relevé du portail ouest

3/ le portail d’accès est exposé au Musée National

 

 

 

Documents anciens

 

 

 

 

 

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L’inscription non datée de la salle de prière, partie droite, d’après E. Herfeld

Source : collections.si.edu

L’inscription non datée de la salle de prière, partie centrale, d’après E. Herfeld

Source : collections.si.edu

L’inscription non datée de la salle de prière, partie gauche, d’après E. Herfeld

Source : collections.si.edu

L’inscription datée 762/1361 sur le mur est de la salle de prière d’après E. Herzfeld

Source : collections.si.edu

L’inscription datée 801/1399 du minaret

Source : Rihawi (1974)

 

 

 

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[1] Texte, in RCEA 4529.

[2] Sur Yalbughâ, cf. Mayer (1933), p.249-251 ; Sauvaget (1948), p.127-128.

[3] Sur Nawrûz, cf. Mayer (1933), p.172-174 ; Sauvaget (1948), p.129-130. Nommé na’ib al-sultana (vice-roi) par le sultan al-Nâsir Faraj, lors de son second règne.

[4] La mosquée était située à l’ouest du marché aux chevaux.

[5] Voir aussi photo du portail, in Keenan (2001), p.45.

[6] Herzfeld (1948), p.35-38, fig.34 (portail ouest);  

 Bourgoin (1892), pl.42 (dessin du portail ouest) ;

  Weber (2006), p.630 ; Rihawi (1974), p.125-151.

[7] Texte d’après Herzfeld (1948), n°55.

[8] Texte d’après Herzfeld (1948), n°56, fig.36-38.

[9] Texte d’après Herzfeld (1948), n°57.

[10] Texte d’après Gaube (1978), n°182.

[11] Texte d’après Sauvaget (1932), n°4.

[12] Texte d’après Sauvaget (1948), n°43.

[13] Texte d’après Sauvaget (1948), n°46.