Mosquée Mankalibughâ/al-Rûmî (768/1366)
Localisation : 3e ruelle à droite en partant de Bâb Qinnasrin (G10.404).
Visite en : 2006, 2009, 2010.
Réf :
Gaube (1984), n°404
Herzfeld (1955), p.344-345
Meinecke (1992), 21/9, 35/47, 37/8, 42/14
Sauvaget (1931), n°41
Herzfeld (1955), n°190, 191, 192
RCEA 769006, 769007
Historique
La mosquée semble en partie achevée à la fin du 1e mandat du gouverneur Sayf al-Dîn Abû ‘Abd al-Rahîm Mankalibughâ al-Shamsî (en fonction de shawwal 762/4.VIII-1.IX.1361 à ramadan 764/14.VI-13.VII.1363)[1], sous le règne du sultan al-Muzaffar Hajjî (r.9 jumada I 762/17.III.1361 – 14 sha’ban 764/29.V.1363). L’équipement se poursuit lors de son second mandat (de safar 768/7.X-4.XI.1366 à 769/1367), cette fois-ci sous le règne du sultan al-Ashraf Sha’ban (r.15 sha’ban 764/30.V.1363 – 5 dhu’l-qa’da 778/16.III.1377). L’inscription de construction fait référence à la victoire de Mankalibughâ sur les Croisés à Ayas/Yumurtalik le 1 safar 769/27.IX.1367, il est alors cité comme commandant en chef de l’armée (atâbak al-‘asakîr). Lors de son mandat à Damas (de 764/1363 à 767/1366), il fait rouvrir Bâb al-Kisân, et on lui attribue aussi la fondation de la madrasa al-Rashidîya (768/1367). Il meurt en 774/1372.
L’édifice connaît plusieurs autres restaurations dont une qui s’étend du 19 muharram 852/25.III.1448 jusqu’en rabi’II 852/23.VII-2.VIII.1448. Elle concerne le mur ouest qui est renouvellé avec des portiques voûtés par le gouverneur Tanam min ‘Abd al-Razzâq, avec la collaboration d’un architecte et d’un ingénieur venus du Caire.
Quelques années après, le gouverneur Qânibay al-Hamzawî (en fonction avec une interruption de 843/1439 au 25 safar 859/14.II.1455) fait réparer la mosquée et fait installer un nouveau plancher vers le mur qibla.
En 874/1469, les réparations du mur nord sont achevées.
L’inscription du portail mentionne une restauration en 927/1521 (ill.5) qui modifie le plan de l’édifice. D’autres travaux sont documentés en 1533[2] et 1853[3]. La mosquée est mentionnée sur le plan Rousseau de 1825.[4]
Epigraphie
769/1367. Texte de construction 3 lignes sur une plaque (210x50) sur l’arc de décharge du portail nord (ill.5).[5]
« Basmalla.
Cette grande mosquée florissante et bénie a été fondée par celui qui a besoin
de Dieu le Très-Haut, Sa noble Grandeur, élevée, notre maître appartenant au
souverain, fidèlement servi, Sayf al-Dîn Abû ‘Abd al-Rahîm Mankalî Bughâ
al-Ashrafî, gouverneur général des provinces d’Alep, lorsqu’il eut défait les
Francs près d’Ayas, le 1er safar de l’année 769 (27.IX.1367) :
il était alors maréchal des armées royales en territoire égyptien – que Dieu
donne une longue vie à son souverain, notre maître le sultan al-Malik al-Ashraf
– que Dieu fortifie ses victoires ! »
769/1367. Texte de construction 1 ligne (240x30) répétée sur les 3 côtés du socle du minaret (ill.9).[6]
« Fondé par le serviteur qui a besoin de Dieu le Très-Haut Mankalî Bughâ al-Shamsî – que Dieu lui pardonne ! »
927/1521. Texte de restauration 3 lignes (60x45) dans la baie du portail nord (ill.5).[7]
« Au
nom d’Allâh ….. a fondée cette (mosquée) florissante, bénie, par le pardon et
la majesté d’Allâh, Hatîm al-Hamzawî, à la date de rajab l’unique, de l’année
927 (1521) »
Biblio complémentaire
Hallaj (2000), p.259-264
Abd al-Razik (2016), p.133-149
Kühn (2019), catalogue, p.937-955
|
|
|
|
|
1/ plan de la mosquée (avant modification de
927/1521) |
2/ élévation de la mosquée |
3/ vue de la mosquée depuis l’ouest |
4/ partie haute du portail est (obstrué) |
5/ portail en façade nord avec les inscriptions
datées 927/1521 et 769/1367 |
|
|
|
|
|
6/ partie haute du portail nord |
7/ plan de la voûte du portail |
8/ vue du minaret |
9/ l’inscription datée 769/1367 sur le socle du
minaret |
10/ partie haute du minaret |
Documents anciens
[1] A ne pas confondre avec Mankalibughâ al-Ahmadî, contemporain de ce commanditaire, gouverneur d’Alep et fondateur de la madrasa al-Baladîya à Jérusalem. Sur Mankalibughâ al-Shamsî, cf. Herzfeld (1955), p.345 ; Abd al-Razik (2016), p.133-149.
[2] Voir texte, in Gaube (1978), n°80.
[3] Voir texte, in Gaube (1978), n°79.
[4] Cf. Rousseau (1825), n°84.
[5] Texte d’après RCEA 769006.
[6] Texte d’après RCEA 769007.
[7] Texte d’après Herzfeld (1955), n°192.