Madrasa Rashidîya (768/1367)
Localisation : quartier Midan Qubaybât, actuelle rue al-May (M32.3).
Visite en 2008, 2009.
Réf :
Meinecke (1992), 22/27
Wulzinger/Watzinger (1924), C17.3
Gaube (1978), n°129
RCEA 791009
Historique
L’édifice double (ill.1) désigné par l’inscription fragmentaire comme un tombeau et une école (maktab) est construit par un gouverneur d’Alep nommé Saif al-Dîn xxx al-Ashrafî, muté à Damas sous le sultan al-Ashraf Sha’ban (r.15 sha’ban 764/30.V.1363 – 5 dhu’l-qa’da 778/16.III.1377). Deux personnes correspondraient à ce profil :
1/ Ishiqtamûr al-Mârîdânî[1], gouverneur d’Alep, en poste à Damas en 775/1373 pendant trois mois ; de 782/1380 à 784/1382 et en 788/1386 pour quatre mois. Il meurt à Alep 791/1389. A Alep, il fait construire la mosquée Ishiqtamûr, le sabîl Ishiqtamûr et divers autres édifices durant ses cinq mandats.
2/ Mankalibughâ al-Shamsî[2], en poste à Alep (1e mandat de shawwal 762/4.VIII-1.IX.1361 à ramadan 764/14.VI-13.VII.1363 et de safar 768/7.X-4.XI.1366 à 769/1367), avec une interruption à Damas entre 764/1363 à 767/1366.
Les armoiries (un blason tripartite avec une coupe au milieu) pourraient attribuer l’édifice au premier, mais l’attribution au second apparaît plus probable, puisque son tombeau est mentionné par ibn Tûlûn comme étant situé en face de la mosquée du cadi Karîm al-Dîn/Duqâq (718/1318), c’est aussi le lieu d’inhumation du gouverneur Bardbak al-Bajmaqdâr (mort en 875/1470). L’édifice peut être daté vers 768/1367.
Cet édifice reprend le modèle des tombeaux doubles damascains (deux salles séparées par un corridor, ill.1) que l’on retrouve au tombeau Kitbughâ (703/1303), au tombeau Kaukaba’îya (730/1330) et au tombeau Taynabîya (797/1394). L’édifice est caché, depuis la rue, par les constructions récentes (ill.3, 4).
Epigraphie
791/1389. Inscription de construction bandeau en façade (ill.10).[3]
« Basmala.
La construction de ce mausolée honorable et de l’école coranique attenante pour
orphelins a été ordonnée par notre maître le prince des émirs, l’asile des
pauvres, le refuge des riches, la majesté des savants éminents, Sa très noble
Grandeur, élevée, notre maître, savant, agissant (?), juste, asile, refuge,
celui qui arrange et administre, appartenant au souverain, fidèlement servi,
gouverneur …. des musulmans, le seigneur des princes des émirs …. puissance, le
gouverneur Sayf al-Dîn, Jalâl al-Islam …. al-Ashrafî, gouverneur général des
provinces royales à Alep la bien gardée…. »
Biblio complémentaire :
Atassi (1994), p.17, parcelle n°237
Marino (1997), p.76, 361, 374
Roujon & Vilan (1997), p.79
Weber (2006), n°78
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1/ plan de la madrasa |
2/ relevé du panneau géométrique de la baie du
portail |
3/ vue depuis le sud-est |
4/ vue depuis l’est |
5/ la partie droite de la façade |
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6/ l’angle nord-est |
7/ vue depuis la ruelle au nord |
8/ vue du portail |
9/ le panneau géométrique de la baie du portail |
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10/ le décor de la baie du portail |
11/ plan de la voûte du portail |
12/ le panneau géométrique de la baie du portail |
13/ le panneau géométrique de la baie du portail |
Documents anciens
[1] Sur Ishiqtamûr, cf. Mayer (1933), p.124-126 et Abd al-Razik (2021), p.245-264. Il a été gouverneur d’Alep à cinq reprises entre 765/1364 et 781/1379, gouverneur de Damas à trois reprises entre 775/1373 et 788/1386 et gouverneur de Tripoli à deux reprises.
[2] A ne pas confondre avec Mankalibughâ al-Ahmadî, contemporain de ce commanditaire, gouverneur d’Alep et fondateur de la madrasa al-Baladîya à Jérusalem. Sur Mankalibughâ al-Shamsî, cf. Herzfeld (1955), p.345 ; Abd al-Razik (2016), p.133-149.
[3] Texte d’après RCEA 791009.