KOZAN/SIS (Turquie) |
Introduction
L’actuelle ville de Kozan, est située à environ 70km au nord-est d’Adana et au nord du site d’Anazarbe. Le nom de Kozan vient des Kozanoglu qui contrôlent la région aux 18e/19e siècles.
Le passé de la ville avant les Byzantins n’est pas très bien connu, on retrouve sa trace au 8e siècle lors du siège de la ville par les Arabes. Sous les Abbassides, c’est une place forte frontalière du califat (thughûr)[1], elle est reconstruite par le calife al-Mutawwakil (r.847-861) mais est rapidement dévastée par les Byzantins. La ville est de nouveau mentionnée lors du conflit qui oppose le Hamdanide d’Alep Sayf al-Dawla et les Byzantins.
En 351/962, la ville est reconquise par Nicéphore Phocas, et reste sous contrôle grec pendant le siècle et demi suivant jusqu’en 1113, date de l’arrivée des Arméniens conduits par Thoros Ier (r.1102-1129). Les Arméniens garderont Sîs, avec quelques interruptions, jusqu’à la conquête définitive de la région par les Mamluk en 1375.
En 1114, la ville est sévèrement touchée par un important séisme.
De nombreuses constructions sont attestées dans la ville sous le baron Roupen III (r.1175-1187), et vers 1177 la ville est citée comme résidence royale. Après son couronnement en tant que roi en 1198 Léon II (r.1187-1219)[2] transfère définitivement sa résidence d’Anazarbe à Sîs, et entame une importante campagne de travaux dans la ville, dont le palais royal (tarbas)[3], qui se poursuit avec ses successeurs, notamment Hethum Ier (r.1226-1270).
Entre 660/1262 et 662/1264, ce même Hethum lance une série de raids sur la Syrie du Nord, avec comme conséquence la première d’une longue série de campagnes militaires des sultans Mamluk. Sîs est attaquée et assiégée par les troupes d’al-Zâhir Baybars en 664/1266[4], ne pouvant prendre la citadelle, celles-ci incendient la ville et les édifices ecclésiastiques. A partir de cette date, les raids et attaques mamluk sur Sîs vont se multiplier : en 673/1274-75, la villes est pillée, en 697/1298 elle est attaquée par le sultan Lajîn[5] et subit un nouveau raid en 703/1304[6]. Pourtant, suite à la conquête mamluk de Rumkale en 693/1292, la ville récupère le siège du Katholikat arménien qui est aménagé sous le château[7], elle le conservera jusqu’en 1873.
Finalement en 774/1375, la ville ainsi que toute la Cilicie tombent entre les mains des troupes du sultan al-Ashraf Sha’ban. Sîs devient la capitale d’une nouvelle province mamluk (niyaba) dépendante d’Alep et incluant Ayas, Tarsus, Adana, Massisa et Ramadanîya.
En 893/1488 les Ottomans, en guerre avec les Mamluk[8], prennent la ville et la confie aux Ramadhanoglu, vassaux de l’Empire Ottoman.
Liste des monuments
Monuments |
Dates |
n.d. |
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852/1448 |
Documents
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La ville de Kozan/Sîs et sa forteresse Source : Barker (1853) |
La ville de Kozan/Sîs et sa forteresse Source : Langlois (1861) |
[1] Voir Amitai-Preiss (1996b), p.128-152, Bonner (1994), p.17-24.
[2] Prince des Montagnes depuis 1187, il prend le titre de Roi des Arméniens à partir de 1198.
[3] Voir les travaux de Edwards, Edwards (1982), p.155-176, Edwards (1983), p.123-146, Edwards (1993), p.181-249, Lohmann (1905), et les deux gravures de Barker (1853) et Langlois (1861).
[4] Sur les campagnes militaires de Baybars, cf Thorau (1992), p.171-187.
[5] Voir le déroulement de cette campagne, in Stewart (2001), p.106-128.
[6] Voir le déroulement de cette campagne, in Stewart (2001), p.159-163.
[7] Voir les travaux de Edwards, Edwards (1982), p.155-176, Edwards (1983), p.123-146, Edwards (1993), p.181-249, Lohmann (1905), et les deux gravures de Barker (1853) et Langlois (1861).
[8] Voir Har-El (1995).