Citadelle de Masyaf/Qal’at Masyaf (n.d.)
Localisation : sur un promontoire rocheux à l’est de la vieille ville de Masyaf.
Visite : 2002 et 2010.
Réf :
Burckhardt (1822), p.150-154
Deschamps (1973)
Meinecke (1992), 4/147
Phillips (1982)
Thorau (1987)
Berchem (1897a), p.453-502
Braune (1993), n°4, 5, 6, 8, 9
Hasan (2015)
Khash (2024)
RCEA 3890, 3891
Thésaurus (2025), n°33451, 33453, 33455, 4062,
4063, 46595, 47604, 47605, 47594, 47595, 47596, 47598, 47599, 47600, 47601,
47602, 47606
Historique
Périodes antérieures
La citadelle est construite sur le promontoire rocheux, mesurant 145x60m, à l’est de la vieille ville. L’occupation du site commence fin 10e siècle sous les Hamdanides, avec l’installation de tribus locales, un donjon, une tour d’angle et des salles adjacentes au donjon sont construits au sommet du promontoire.
C’est à partir de 1140 avec l’installation des Nizarites[1] que la citadelle s’agrandit, le site est en effet le siège du pouvoir de cette branche Isma’ilienne qui contrôle toute la région.[2] Le donjon byzantin est complété, un accès est aménagée dans la tour sud-ouest, deux tours sont construites à l’ouest du donjon ainsi que plusieurs salles le long du rempart ouest et vers l’accès ; les tours et le mur d’enceinte extérieur ouest reçoivent aussi d’imposantes archères. Cette phase de construction, attribuée à Rashîd al-Dîn Sinan[3], débute vers 560/1165, date connue grâce à plusieurs inscriptions.[4]
Après cette 1e phase durant le 12e siècle, les Nizarites continuent leurs travaux de renforcement des parties faibles du site au début du 13e siècle avec notamment la tour pentagonale sud (ill.25, 26, 31).
Une 3e phase de travaux, à partir de 1220, concerne le palais de la partie haute du donjon, la façade d’accès et les murs additionels des façades sud et ouest du donjon. Cette phase de travaux est documentée par l’inscription sur le linteau de l’entrée du château haut (ill.37, 38).
Une dernière phase de travaux, vers 1249/1250, concerne les front ouest (ill.4) et est des murs extérieurs.[5]
Période Mamluk
L’invasion des troupes Mongoles en 658/1260 cause d’importants dégâts sur la citadelle ; le mur d’accès, le front nord-ouest du donjon et la partie haute du mur extérieur se sont effondrés.
Après la conquête des forteresses Nizarites de la région en 670/1271, le nouveau maître des lieux le sultan al-Zâhir Baybars (r.17 dhu’l-qa’da 658/24.X.1260 – 27 muharram 676/30.VI.1277) permet aux anciens occupants de conserver certains de leurs biens moyennant soumission.[6]
Il fait entreprendre la restauration des parties détruites lors des invasions mongoles. Ces restaurations débutent vers 671/1272 avec la construction d’une série de machicoulis sur la partie haute de l’entrée (ill.22) et son l’escalier (ill.20) ; le front sud-est est dédoublé (ill.14, 42) et le mur d’enceinte est reçoit une série de machicoulis renforcés par d’imposantes archères.
Les fouilles entreprises au sud-ouest vers la barbancane ont permit d’exhumer un hammam et des salles annexes (ill.19, 21).
Des travaux sont mentionnés aux 18e/19e siècles sur les structures précédentes avec la construction de maisons Ottomanes notamment (plan C7, 10, 11, 21, 22), l’une d’elles porte une inscription datée 1793.[7]
Le site a fait l’objet d’une campagne de réhabilitation entre 2000 et 2007.[8]
Epigraphie
620/1223. Texte de construction 2 lignes sur le linteau de l’entrée du complexe palatial (ill.38).[9]
« Ce lieu béni a été
construit pour la durée des jours du maître très considérable, le roi des rois
magnifié, ‘Alâ’ al-dunya wa’l-dîn Muhammad, fils d’al-Hasan, fils de Muhammad,
fils d’al-Hasan, - que Dieu éternise ses jours ! – sous les jours du
maître, le ministre, Kamâl al-dunya wa’l-dîn al-Hasan, fils d’al-Mas’ûd, que
Dieu fasse durer son ombre ! »
n.d. Qal’at Masyaf, texte de construction 2 lignes sur le linteau d’une ouverture.[10]
« La construction de ce
lieu béni a été ordonnée par le maître, le ministre, xxx, comblé de faveurs, le
souverain, Kamâl al-dunya wa’l-dîn al-Hasan, fils de Ma[s’ûd], que Dieu fasse
durer [son ombre] ! xxx ».
n.d. Fragment d’inscription sur stuc en salle A5.[11]
« Werk des Mamluken
Qusta ».
n.d. Inscription sur stuc en salle A6.[12]
« Das ist das Werk des
Mamluken ».
n.d. Inscription sur la tour T10.[13]
Texte
non disponible.
n.d. Inscription sur la tour T09.[14]
Texte
non disponible.
n.d. Inscription dans le château haut.[15]
Texte
non disponible.
n.d. Inscription sur le linteau d’une porte du château haut.[16]
Texte
non disponible.
n.d. Inscription sur la tour C2.[17]
Texte
non disponible.
n.d. Inscription sur le linteau d’une ouverture au nord.[18]
Texte
non disponible.
n.d. Inscription en salle A5.[19]
Texte
non disponible.
n.d. Inscription en salle A5.[20]
Texte
non disponible.
n.d. Inscription sur la tour T09.[21]
Texte
non disponible.
n.d.Inscription en salle B15.[22]
Texte
non disponible.
n.d. Inscription au hammam du château.[23]
Texte
non disponible.
Biblio complémentaire :
Braune (1993), p.297-326
Battle/Steel (2007), p.229-264
Bianca (2007)
Daftary/Nanji (2007), p.37-50
Dotti (2007), n°21
Hasan (2002)
Hasan (2007), p.181-216
Hasan (2008)
Vachon (1994), n°42
Vachon (2004), p.219-243
Willey (2005), p.220-227
Hasan (2015)
Hasan (2023)
Khash (2024)
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1/ vue aérienne du site Source : Google Earth |
2/ plan des différents niveaux de la
forteresse |
3/ vue depuis l’est (en 2002) |
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4/ vue du front ouest depuis le sud |
5/ vue du front est depuis le nord |
6/ vue du front sud |
7/ vue des 2 tours du front nord |
8/ vue du front nord |
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9/ vue du front nord-est |
10/ vue du front est depuis le sud |
11/ vue du front sud |
12/ vue du front sud |
13/ vue du front sud-ouest |
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14/ les tours à l’est de l’accès |
15/ la tour àl’ouest de l’accès |
16/ la tour d’accès |
17/ la partie haute de la tour d’accès |
18/ le chemin d’accès depuis le nord |
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19/ la barbacane depuis le sud |
20/ l’escalier d’accès |
21/ plan des installations
découvertes aux pieds de l’escalier |
22/ la série de mâchicoulis
protégeant l’accès |
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23/ la salle d’accès A1 |
24/ le corridor ouest A6 |
25/ la tour pentagonale sud |
26/ la tour pentagonale sud au
niveau de la terrasse est |
27/ édifice ottoman C22 sur la terrasse est |
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28/ la salle B21 depuis le sud |
29/ l’escalier vers l’accès au château haut |
30/ côté est du château haut depuis
le sud |
31/ côté est du château haut depuis
le nord, au fond la tour pentagonale |
32/ côté est du châtau haut avec E12 à gauche et E17
à droite |
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33/ vue de la terrasse est depuis le
sud |
34/ édifice E21 sur la terrasse est |
35/ vue du front est du château haut
depuis le nord |
36/ l’accès au château haut E12 |
37/ l’accès à E12 |
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38/ l’inscription de construction
datée 620/1223 sur l’accès |
39/ le niveau F depuis le nord |
40/ la terrasse est depuis le niveau
F vers le sud |
41/ la partie sud de la forteresse
avec C24 depuis le niveau F |
42/ la partie sud-est de la forteresse depuis le niveau F |
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43/ la terrasse est depuis le niveau
F vers le nord |
44/ vue de la terrasse ouest depuis le niveau F avec
B12 et B13 |
45/ vue de la terrasse ouest depuis
le sud |
46/ l’extrémité nord de la terrasse
ouest |
47/ B12 depuis le niveau F |
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48/ vue depuis le sud du niveau E
avec E20 |
49/ édifices du niveau E depuis le sud |
50/ édifices du niveau E |
51/ la terrasse est depuis le sud |
52/ la terrasse est avec les édifices D10-13
attribués à Rashîd al-Dîn |
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53/ l’extrémité de la terrasse est
depuis le sud |
54/ édifices attribués à Rashîd al-Dîn |
55/ la terrasse ouest depuis le sud |
56/ le niveau F depuis le nord, au
fond la tour pentagonale |
Documents anciens
[1] Sur les Nizarites, cf. Daftary/Nanji (2007), p.37-50 ; Willey (2005) ; Khash (2024).
[2] Ils contrôlent les forteresses du Jabal al-Bahra : Qadmus, Khawabî, Rusafa, Maniqa et Qulay’a, cf. Vachon (2004), p.219-243.
[3] Rashîd al-Dîn Sinan (1131/1135-1193), né près de Basra, Iraq. Il dirige les Isma’îliens Nizarites en Syrie de 1162 et sa mort. Cf. Willey (2005), p.38-52.
[4] Textes de ces inscriptions, in RCEA 3197, 3264, 3891 et Braune (1993), n°4, 5, 6.
[5] En même
temps que des travaux sur le mur d’enceinte de la ville, cf. RCEA 4284,
4285 ; Braune (1993), p.302-306.
[6] Cf. Thorau (1992), p.201-203.
[7] Texte, in Braune (1993), n°10 ; illustration, in Hasan (2007), p.195.
[8] Restauration effectuée par l’Agha Khan Trust for Culture, cf. Bianca (2007).
[9] Texte d’après RCEA 3890.
[10] Texte d’après RCEA 3891.
[11] Texte d’après Braune (1993), n°7.
[12] Texte d’après Braune (1993), n°8.
[13] D’après Hasan (2015), p.399, n°11.
[14] D’après Hasan (2015), p.411, n°23.
[15] D’après Hasan (2015), p.412, n°25.
[16] D’après Hasan (2015), p.401, n°13.
[17] D’après Hasan (2015), p.402, n°14.
[18] D’après Hasan (2015), p.404, n°16.
[19] D’après Hasan (2015), p.407, n°19.
[20] D’après Hasan (2015), p.408, n°20.
[21] D’après Hasan (2015), p.409, n°21.
[22] D’après Hasan (2015), p.413, n°26.
[23] D’après Hasan (2015), p.411, n°24.