Cimetière de Mamilla (n.d.)
Localisation : à l’ouest de la Porte de Jaffa.
Réf :
Clermont-Ganneau (1896), I, p.279-290
Meinecke (1992), 33/51, 39/5
Nubani (1956), p.8-14
Ollendorf (1982), p.245-258
Berchem (1922), n°77, 78, 79, 102
Daadli (2011), p.78-97
Historique
Le plus grand cimetière musulman de la ville, ce site sert de lieu d’inhumation depuis l’époque Byzantine.
Il abritait de nombreux tombeaux (turba) dont celui du shaykh ‘Ala’ al-Dîn al-Ardabilî+ daté 832/1429 par une inscription et un tombeau familial (fisqîya)+ daté 866/1462, aujourd’hui ces édifices n’existent plus, seul le tombeau Kubakîya (688/1289) est encore debout. Le site abrite aussi des enceintes d’inhumations (hawsh) et des épitaphes dispersées dans tout le cimetière (ill.6-12).
On trouve aussi un grand bassin (95x60m), le birket Mamilla (ill.2-4) qui fait parti du réseau d’approvisionnement en eau de la Vieille Ville. Des fouilles ont d’ailleurs révélées de potentielles sections de l’aqueduc Supérieur à 90m au nord du bassin notamment (ill.5).[1]
En 1946 un plan d’urbanisation entraîne un inventaire des tombes et épitaphes du cimetière, les archives de cet inventaire sont conservées au Rockefeller Museum de Jérusalem. En 1955, le site subit des dégâts suite au pavement des rues alentours et la partie occidentale est aplani. Aujourd’hui le cimetière est amputé suite aux travaux d’un parc.
Epigraphie
684/1285. Epitaphe 3 lignes (46x22, 46x98).[2]
« Coran LV, 26 ; IV, 100. Ceci est (la tombe)
de 'Umar ibn Ibrahîm ibn Ibrahîm ibn 'Uthmân ibn Ka'b al-Wasitî, il est mort la
nuit du vendredi 15 de sha'ban 684 de l'année de l'Hégire (16.X.1285) ».
687/1288. Epitaphe 7 lignes (42x73).[3]
« Au nom d'Allâh le clément, le miséricordieux, ceci
est la tombe du serviteur avide d'Allâh, puisse-t-il être exalté, le shaykh
al-Imâm Qutb al-Dîn al-Khatîb de la Jerusalem bénie, puisse Dieu avoir
pitié de lui, il est mort durant la nuit du mardi 7 du mois de ramadan le
magnifique de l'année 687 (11.X.1288) ».
697/1298. Epitaphe 8 lignes (45x77).[4]
« Au nom d'Allâh le clément, le miséricordieux.
Coran LV, 26-27. Ceci est la tombe de l'émir Sâlah al-Dîn Uzdamur, le porteur
d'armure d'(al-Malik) al-Nâsir, frère de la noble Excellence Saif al-Dîn Salâr,
le gouverneur des honorables provinces. Il est passé dans la pitié de Dieu
l'exalté durant l'année 697 (1298), puisse Dieu avoir pitié de lui, et sur
quiconque demanderait (sa) pitié pour lui et tous les Musulmans ».
714/1314. Epitaphe 6 lignes (38x45).[5]
« Au nom d'Allâh, le clément, le miséricordieux
[...] Ceci est [...] puisse Dieu avoir pitié de lui [...] shaykh Sharaf
al-Dîn 'Isâ [...] puisse Dieu avoir pitié de lui [...] 14 [ou 19] et 700 [...]
721/1321. Tombeau+ au nord du cimetière, à 50m du tombeau de
Aidughî/Kukabîya, épitaphe 4 lignes (90x45) sur la face sud.[6]
« Voici le tombeau de la pèlerine avide
d’Allâh, la mère de celle qui repose à côté d’elle (et qui est) l’épouse
(noble) de Son Excellence ‘Izz al-Dîn Aidamûr al-Shujâ’î, l’intendant
des deux Haram sacrés. Elle est décédée en shawwal de l’année 721
(octobre-novembre 1321) ».
722/1322. Epitaphe 8 lignes (63x85) au nord du tombeau Kukabîya (ill.6).[7]
« Au nom d'Allâh, le clément, le
miséricordieux. Coran IX, 21. Ceci est la tombe du serviteur avide d'Allâh
l'exalté Jalâl al-Dîn Ibrahîm ibn Muhammad al-Qalânisî, puisse Dieu avoir pitié
de lui. Il est passé dans la pitié de Dieu et de son pardon la nuit dont l'aube
est devenu apparente le dimanche matin 3 de dhu'l-qa'da de l'année 722
(14.XI.1322) ».
723/1323. Tombeau+ à l’est du précédent, épitaphe 4 lignes
(86x43) sur la face sud (ill.7).[8]
« Voici le tombeau de la pèlerine avide
d’Allâh, la femme de Son Excellence ‘Izz al-Dîn Aidamûr al-Shujâ’î,
l’intendant des deux Haram sacrés. Elle est décédée au milieu de rajab l’unique
de l’année 723 (20.VII.1323) ».
726/1326. Tombeau modernisé+ daté 1892 à 100m du tombeau
Kukabîya, épitaphe 3 lignes (100x45) sur la face nord.[9]
« Voici le tombeau du serviteur avide d’Allâh,
le pèlerin ‘Alwan fils d’Ibrahîm, al-Zaidî (?). il est décédé à la miséricorde
d’Allâh le dimanche 16 muharram de l’année 726 (23.XII.1325) ».
733/1332. Epitaphe 5 lignes (55x38, ill.8, 9).[10]
« Au nom d'Allâh, le clément, le
miséricordieux. Ceci est la tombe du serviteur avide d'Allâh, puisse-t-il être
exalté, shaykh Husâm al-Dîn. Il est décédé dand le mois de safar de l'année 733
(novembre 1333) ».
736/1336. Epitaphe 6 lignes (63x33, ill.10).[11]
« Au nom d'Allâh, le clément, le
miséricordieux. Coran XV, 46-47. Ceci est la tombe du serviteur neccessiteux
d'Allâh, puisse-t-il être exalté, l'ascète et érudit shaykh Abu Ya'qûb. Il est
passé dans la pitié de Dieu le dernier jour de rabi'I de l'année 736 (novembre
1335) ».
740/1339. Epitaphe 4 lignes (63x35) divisée en deux avec la suivante, à droite.[12]
« Basmallâh. This is the tomb of al-shaykh Salâh
al-Dîn Khalîl ibn Sâlim. Died on the night of Friday 20th rabi’I in the year
740 ».
749/1348. Epitaphe 4 lignes (63x35) divisée en deux avec la précédente, à gauche.[13]
« Basmallâh. This is the tomb of hajj Ibrahîm ibn
Sâlim. Dies on Wednesday 2nd of the month of shawwal, in the year 749 ».
761/1359. Epitaphe 8 lignes (77x111) à 80m au nord du tombeau Kubakîya.[14]
« Basmallâh. Coran X, 26. This is the tomb of the
famous Pole, the shaykh, the imam, the learned, the governing, the educator of
the dervish students, the guide of (those) walking (the path), God’s Saint on
Earth, the shaykh ‘Alî of Usfân, the Bistamî. May Allâh sanctify his soul and
enlighten his tomb ! died on the afternoon of Thursday the 12th of the month
of safar, in the year 761. Praise be to God, the Unique ».
788/1386. Epitaphe 5 lignes (46x82).[15]
« Ceci [...] Allâh [...] [Ibrahîm Muhammad]. Il
est passé dans la pitié d'Allâh la nuit du 23 du mois de shawwal de l'année 788
(16.XI.1386) Puisse Dieu avoir pitié de lui ».
9H/14e. Epitaphe 5 lignes.[16]
« Allâh, au nom d'Allâh, le clément, le
miséricordieux. [...] Dieu tout puissant ».
9H/14e. Epitaphe 7 lignes (52x83).[17]
« Au mon d'Allâh le clément, le bienveillant,
le miséricordieux. Coran IX, 21. Ceci est la tombe du serviteur avide d'Allâh
(puisse-t-il être exalté) Ashraf al-Husamî [...] Il est décédé à la date
(muharram) [...] Puisse Dieu avoir pitié de lui ».
866/1461. Tombeau+ proche de l’angle ouest du tombeau
Aidughdî, texte de restauration 4 lignes (50x44).[18]
« A restauré ce caveau béni le serviteur avide
d’Allâh, Ahmad, fils de Muhammad, al-Husâmî – qu’Allâh lui pardonne ! –
pour sa propre sépulture, celle de son frère Yûsuf et celle de leur mère Sitt
al-Sha’m. En l’année 866 (1461) ».
866/1462. Epitaphe 6 lignes (51x77, ill.12).[19]
« Coran II, 255; IX, 21».
866/1462. Epitaphe 3 lignes (46x72).[20]
« [...] Il est décédé à la date [...] les jours du
mois de sha'ban de l'année 866 (1462) ».
Biblio complémentaire
Auld/Hillenbrand (2000)
Daadli (2011), p.78-97
Mahmud (2016)
Gurevich (2020), p.268-281
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1/ plan du cimetière |
2/ le birket Mamilla vue vers l’est |
3/ le birket Mamilla, vue vers le nord |
4/ le birket Mamilla, escalier à l’angle sud-ouest |
5/ plan des fouilles du birket Mamilla |
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6/ épitaphe datée 722/1322 |
7/ épitaphe datée 723/1322 |
8/ épitaphe datée 733/1332 |
9/ épitaphe datée 733/1332 |
Documents anciens
Warren/Wilson (1884), p.375.
This fine pool feeds the Hammam el Batrak, or so-called Pool of Hezekiah, and also the north-west tower of the citadel, by an aqueduct. It is perhaps the Beth Memel of the Talmud (Tal Bab Erubin 51b, Sanhed 24 a, Bereshith Rabba). Mejr ed Din says the Christians called it Babila, and the Jews Beit Mel1o. It is called Lac du Patriarche in the ' Citez de Jherusalem,' and Eons Gihon Superior by Marino Sanuto. It measures 316 feet east and west; the east wall being 218 feet long, the west wall 200 feet. The buttresses at the sides are of modern masonry. The average depth is 19 feet; there is much rubbish at the bottom, and the pool leaks. A large cemetery surrounds it, and as it collects only surface drainage the water is impure. Thirty-eight feet from the lower end of the pool is a chamber, in which the conduit narrows from 21 inches square to 9 inches square, and can be closed by a stone to regulate the flow.
[1] Voir rapport de fouilles, in Gurevich (2020), p.268-281.
[2] Texte d'après Daadli (2011), n°1.
[3] Texte d'après Daadli (2011), n°2.
[4] Texte d'après Daadli (2011), n°3.
[5] Texte d'après Daadli (2011), n°4.
[6] Texte d'après Van Berchem (1922), n°77.
[7] Texte d'après Daadli (2011), n°6.
[8] Texte d'après Van Berchem (1922), n°78.
[9] Texte d'après Berchem (1922), n°79.
[10] Texte d'après Daadli (2011), n°9.
[11] Texte d'après Daadli (2011), n°10.
[12] Texte d’après Nubani (1956), n°6, pl.II/6.
[13] Texte d’après Nubani (1956), n°7, pl.II/6.
[14] Texte d’après Nubani (1956), n°8, pl.III/8.
[15] Texte d'après Daadli (2011), n°11.
[16] Texte d'après Daadli (2011), n°13.
[17] Texte d'après Daadli (2011), n°14.
[18] Texte d'après Berchem (1922), n°102.
[19] Texte d'après Daadli (2011), n°12a.
[20] Texte d'après Daadli (2011), n°12b.