Tombeau/mosquée ibn al-‘Arabî (923/1517)

 

 

 

Localisation : Salihiye, quartier Jarkassîya (I9.2). 

Visite en 2008.

 

 

 

Réf :

Meinecke (1983), n°50

Wulzinger/Watzinger (1924), DNVIIc

 

Gaube (1978), n°200

 

 

 

Historique

 

Le complexe est dédié au mystique andalou Muhyî al-Dîn ibn al-‘Arabî (1165-1240), sa construction est décidée par le sultan Ottoman Selim Ier (r.918/1512-926/1520) avec l’architecte en chef de Damas Shihâb al-Dîn Ahmad ibn al-‘Attar, lors de son entrée à Damas le 21 ramadan 923/7.X.1517 quelque temps après sa victoire contre les armées Mamluk à Marj Dabiq.

La construction de la mosquée débute aussitôt après l’achat du terrain le 2 shawwal 923/18.X.1517 ; le 3 dhu’l-qa’da/17 novembre, la construction du tombeau commence et le 10 dhu’l-hijja/24 décembre l’Aïd al-‘Adha est célébrée dans les lieux ; le minbar est finalement installé le 20 muharram 924/1.II.1518, mettant fin officiellement aux travaux, le sultan quittera la ville la semaine suivante.[1] L’inscription du portail confirme que les travaux s’étendent de shawwal 923/1517 à muharram 924/1518 (ill.3).

Le site est construit sur plusieurs niveaux et est accolé au bimaristan al-Qaymarîya (646-658/1248-1260) ; il comprend un tombeau, une salle de prière et des salles annexes (takîya) ; sa construction a nécessité la destruction du hammam al-Jura et l’utilisation de matériaux de remplois, dont des colonnes provenant du Dâr al-Sa’da, situé dans la ville intra-muros ; il y a aussi des jardins et un système de levage qui devait apporter l’eau du nahr Yazîd en contrebas jusqu’aux niveaux des jardins. Le site est construit dans le style architectural Mamluk (ill.5, 6), les nouveaux maîtres de la ville n’ayant pas encore importés le style en vigueur à Istanbûl.

Le site a connu des restaurations au 19e siècle et a servi de lieu de sépultures à de nombreuses personnalités. Au milieu du 20e siècle, la mosquée a été rallongée vers le sud avec deux nouvelles travées prises sur les jardins, cette extension a interrompu l’apport en eau du bimaristan au profit de la mosquée (ill.2, 8-9).

 

 

 

Epigraphie

 

923/1517. Inscription de construction 2 lignes sur le portail (ill.3).[2]

« Gloire à Allâh ! a ordonné de construire cette noble mosquée notre seigneur, puissant imam, le roi des Arabes et des non-Arabes, des serviteurs de deux nobles sanctuaires, le sultan Salim-Shâh ibn Beyazid ibn Muhammad-Khân. Qu’Allâh fasse durer éternellement sa royauté et sa domination ! Le début de la construction était le 9 shawwal de l’année 923 et son achèvement le 24 muharram de l’année 924 ».

 

 

 

Biblio complémentaire :

Kafescioglu (1999), p.70-96

Boqvist (2005)

Weber (2006), n°398

Akkach (2015), p.179-195

 

 

 

 

 

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1/ plan du site avec la bimaristan al-Qaymarîya

2/ plan actuel du site après extension au 20e siècle

3/ coupe du tombeau

4/ la façade principale avec l’inscription datée 923/1517

5/ la partie gauche de la façade

 

 

 

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6/ vue du minaret

7/ le décor du fut du minaret

8/ vue du système de levage

9/ vue de la noria

 

 

 

 

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[1] On s’étonne de la précipitation du sultan a élever un monument en hommage à Muhyî al-Dîn ibn al-‘Arabî (1165-1240), perçu comme un maître controversé de l’ésotérisme. Sur la question, cf. Akkach (2015), p.179-195.

[2] Traduction d’après le texte de Gaube (1978), n°200.