Mosquée Saqifa (707/1308)
Localisation : quartier al-Qasa’a, à l’extérieur de Bâb Tûmâ, après le pont qur la Barada (W17.1).
Visite en 2006, 2008.
Réf :
Meinecke (1992), 9B/74, 26B/49, 39/23
Sack (1989), 3.14
Wulzinger/Watzinger (1924), K2.2
Gaube (1978), n°163, 164, 165
Sauvaget (1932), n°13c
Historique
Une inscription de restauration mentionne des travaux en dhu’l-hijja 707/mai 1308 et une extension vers l’ouest de la mosquée qui avait été incendié précédemment. Après le passage des troupes mongoles en 800/1401, la mosquée est renouvelée jusqu’en safar 814/mai-juin 1411 par Khalîl al-Tighânî, et est organisée en grande mosquée après jumada II 815/septembre-octobre 1412.
Une nouvelle phase de réparations se déroule en ramadan 869/avril-mai 1465, elle est conduite par le shaykh Ismâ’îl ibn Muhammad al-Suyûfî, deux inscriptions mentionnent cette réparation et la construction d’un minaret. La façade de la mosquée et son décor géométrique pourraient dater de ce renouvellement (ill.4), d’autant qu’un décret du sultan al-‘Adîl Tûmânbay (r.18 jumada II 906/9.I.1501 – 30 ramadan 906/19.IV.1501), gravé sur le linteau des fenêtres de la façade ouest et daté du 20 jumada I 906/12.XII.1500, donne une limite pour la construction de cette partie (ill.8, 9). Ce même décret est aussi gravé sur la façade du masjîd al-Suraqa à al-Salihîye[1].
Une photographie de Lucien Roy montre l’état de la façade en 1911[2].
Epigraphie
707/1308. Inscription de restauration bandeau sur
les façade sud et ouest de la salle de prière[3].
« La
construction de cette mosquée bénie, elle peut fleurir dans la mention du nom
d’Allâh, a été terminée là à l’état actuel après qu’elle ait été brûlée. Et on
xxxxx à l’ouest. (Cela était) sous le jour du samedi 3 dhu’l-hijja de
l’année 707 de l’Hégire du Prophète ».
869/1465. Inscription de construction 3 lignes à la base du minaret[4].
« A
construit ce minaret béni, il l’a construit - Allâh peut se souvenir du jour de
sa résurrection - pour chercher la faveur d’Allâh et sa haute récompense en
souhaitant le jour auquel Allâh récompense les donateurs d’aumône et n’oublie
pas la récompense des bienfaisants. (A construit cela) l’esclave nécessiteux
(assistant) Allâh, qui espère le pardon par son maître clément Ismâ’îl ibn
Muhammad ibn ‘Alî al-Suyûfî al-Shafi’î, Allâh lui pardonne et à tous les
musulmans ! Date : le mois de ramadan de l’année 869 ».
n.d. Inscription de restauration
2 lignes sur la 3e fenêtre à l’ouest de la qibla[5].
« Cette
mosquée bénie a été rénovée grâce à la faveur d’Allâh de l’esclave nécessiteux
(assistant) d’Allâh, sur lequel espère la pitié de son brillant seigneur
Ibrâhîm ibn Muhammad al-Suyûfî. Allâh les pardonne tous deux ! »
906/1500. Décret 1 ligne sur les deux fenêtres de la façade (ill.8-9)[6].
« Au
nom xxxx – Il a été décrété par l’ordre royal, auguste, de notre maître la
sultan al-Malik al-‘Adîl (puisse Dieu le rendre auguste et élevé, et en assurer
l’exécution pleine et entière !) que seraient abolies les taxes illégales
récemment instituées du fait de l’amende collective imposée aux quartiers
lorsqu’ils y est commis un meurtre, et que l’on ne percevrait plus des
habitants d’un quartier dans lequel quelqu’un aurait été assassiné ni amende
collective, ni taxe, ni imposition illégale, et que l’on empêcherait qui que ce
soit de contrevenir à cette décision. Que l’on ne renouvelle point cette
injustice ! maudit quiconque la renouvellera ! – a la date du 20
jumada I 906 (12 décembre 1500) ».
Biblio complémentaire :
Boqvist (2005)
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1/ vue de la mosquée depuis le sud et la Barada |
2/ vue de la mosquée depuis le sud-ouest |
3/ vue de la mosquée depuis le nord-ouest |
4/ la façade de la mosquée |
5/ le minaret depuis le nord |
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6/ partie haute du portail |
7/ plan de la voûte du portail |
8/ le décor géométrique de la façade |
9/ le décret daté 906/1500 sur l’ouverture double de
la façade |
10/ détail du médaillon en façade |
Documents anciens
[1] Ce décret est connu en 4 exemplaires à Damas, cf. Sauvaget (1932), n°13a-d.
[2] Photo sur le site : culture.gouv.fr
[3] Traduction d’après le texte de Gaube (1978), n°165.
[4] Traduction d’après le texte de Gaube (1978), n°163.
[5] Traduction d’après le texte de Gaube (1978), n°164.
[6] Texte d’après Sauvaget (1932), n°13c.