Mosquée des Hanbalites (598-612/1201-1216)

 

 

 

Localisation : à al-Salihîye, au nord de l’artère principale (K8.4).

Visite en 2002, 2006.

 

 

 

Réf :

Allen (2003), chap.6

Herzfeld (1948), p.120-123

Korn (2004), n°47, 218

Meinecke (1983), n°36

Sauvaget (1932b), n°90

Sauvaire (1896a), p.241-243

Wulzinger/Watzinger (1924), DNVIIIc ; p.128-131

 

Herzfeld (1948), n°50, 51, 52

Oppenheim/Berchem (1913), n°193

RCEA 3549, 3550, 3551, 3552, 3728, 3729, 4281

 

 

 

Historique

 

La «mosquée Hanbalite», mosquée du vendredi du quartier d’al-Salihîye sur le versant du Qasyûn, doit sa création aux notables de la population locale.

Selon Sibt ibn al-Jawzî, le shaykh Abû Umar al-Maqdisî a commencé la construction en 598/1201; les frais étaient initialement pris en charge par un certain Abû Dawud Muhasin al-Famî. Lorsque les travaux ont été interrompus par manque de fonds, Muzaffar al-Dîn Gökburi en tant que constructeur et un certain Muhasin ibn Sulaiman al-Qalanisî en tant que surveillant des travaux ont poursuivis la construction.

Les inscriptions indiquent 599/1202 comme début de construction (ill.3) ; le soutien du prince a probablement commencé à cette époque. L’inscription sur le minbar nomme le sultan al-‘Adîl comme souverain dirigeant (r.592/1196-616/1218) et le calife Abû’l-Abbas Ahmad (al-Nâsir li-Dîn allâh) ainsi que la date 604/1207. Sibt ibn al-Jawzî a organisé la prière du vendredi à la mosquée début 606/1209. Cependant, la construction s’est poursuivie, comme le montre l’inscription datée du 612/1215 au-dessus de l’entrée du minaret. La mosquée copie le plan au sol de la mosquée des Omeyyades en séparant les trois nefs par des arcades parallèles au mur de qibla (ill.1). La travée centrale est élargie et souligne l’axe du mihrâb. Le changement de colonnes et les arcades à deux étages, l’emplacement des accès et la position du minaret font allusion au modèle omeyyade.

Une inscription sur le mur ouest de la mosquée documente la restauration d’un bâtiment ou d’une section inconnue en 646/1248 (ill.4) et a demandé des bénédictions pour un certain Yahya ibn ‘Alî’l-Ghana’îm al-Hamadanî et son fils Muhammad[1].

 

 

 

Epigraphie

 

599/1203. Texte de construction[2].

« A fondé cette mosquée noble, pour être fidèle à Dieu et dans le désir de Sa satisfaction, l’esclave avide de la miséricorde de Dieu, Muwaffak al-Dîn Abû Hafs, fils de Jama’a al-Nabulusî, que Dieu agrée de lui son œuvre ! Cela (a été achevé) dans les mois de l’année 599 (1203) ».

 

 

599/1203. Texte de construction 6 lignes sur le portail est[3].

« xxx Voici ce qu’a ordonné de faire, pour se rapprocher de Dieu et rechercher Son abondante récompense, la faible esclave, avide de la miséricorde et du pardon de Dieu, qui reconnait ses fautes, qui espère le prolongement de Son indugence et de Son retour à la miséricorde, Kukburî, fils de ‘Alî, fils de Baktakîn, seigneur d’Arbèles, - que Dieu lui pardonne sa faute présente et passée, par Mahomet et sa famille ! – sous l’administration de l’esclave avide de Dieu, Muhasîn, fils de xxx(?), fils d’Abû Muhammad al-Kalanisî [On a débuté a la construire] en l’année 599 (1203) ».

 

 

599/1203. Texte de construction 6 lignes sur le portail ouest (ill.3)[4].

« xxx Voici ce qu’a ordonné de faire, pour se rapprocher de Dieu et rechercher Son abondante récompense, la faible esclave, avide de la miséricorde et du pardon de Dieu, qui reconnait ses fautes, qui espère le prolongement de Son indugence et de Son retour à la miséricorde, Kukburî, fils de ‘Alî, fils de Baktakîn, seigneur d’Arbèles, - que Dieu lui pardonne sa faute présente et passée, par Mahomet et sa famille ! – sous l’administration de l’esclave avide de Dieu, Muhasîn, fils de xxx(?), fils d’Abû Muhammad al-Kalanisî. On a débuté à la construire en l’année 599 (1203) ».

 

 

n.d. Texte de construction 3 lignes sur la porte du minbar[5].

« La confection de cette chaire a été ordonné par l’esclave avide de la miséricord de Dieu, Kukburî, fils de ‘Alî, fils de Baktakîn, seigneur d’Arbèles, - que Dieu agrée de lui (cette œuvre) et le récompense ! – sous le gouvernement de l’esclave avide de la miséricorde de Dieu, Muhasîn, fils de xxx, fils d’Abû Muhammad al-Kalanisî ».

 

 

610/1213. Texte de construction 4 lignes sous le portique nord au-dessus de la porte du minaret[6].

« La construction de cette tour bénie d’appel à la prière a été ordonnée par l’esclave avide de la miséricorde de Dieu, Muzaffar al-Dîn Kûkburî, fils de ‘Alî, fils de Baktakîn, seigneur d’Arbèles, - que Dieu fasse durer ses jours ! – dans les jours de notre maître al-Malik al-‘Adîl, Saif al-dunya wa’l-dîn Abû Bakr, fils d’Aiyub, en l’année 610 (1213) ».

 

 

n.d. Inscription souveraine sur le dossier du minbar[7].

« Ô Dieu ! fait durer l’empire de notre maître, l’imam, fils de l’imam, le possesseur du manteau, du bâton et du glaive, hormis lequel il n’y a pour les musulmans ni imam ni calife, Abul-Abbas Ahmad, que Dieu fasse durer ses jours ! Que Dieu fasse durer la faveur et la grâce insigne par la durée d’al-Malik al-‘Adîl Saif al-dunya wa’l-dîn, l’ami dévoué de l’émir des croyants, Abû Bakr, fils d’Aiyub, que Dieu fasse durer ses jours et déploie sur les deux horizons ses étendards ! ».

 

 

646/1248. Turba Hamadhanîya, texte funéraire 6 lignes (42x58) sur le mur ouest de la mosquée (ill.4)[8].

« xxx Ô Dieu, ait pitié de quiconque récitera une formule de miséricorde en faveur de l’esclave avide de la miséricorde de Dieu, Yahya, fils d’Abu Ghana’îm al-Hamadhanî et de son enfant, le martyr, privé de la jouissance de délice de ce bas monde, Muhammad, que Dieu ait pitié de lui, et ait pitié de quiconque récitera une formule de miséricorde en sa faveur, et en faveur de la totalité des musulmans ! Cet endroit béni a été refait dans le mois de Dieu, rajab de l’année 646 (novembre 1248) ».

 

 

 

Biblio complémentaire :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ plan de la mosquée

2/ les ouvertures ouest de la salle de prière

3/ l’inscription datée 599/1202 sur le portail ouest

4/ l’inscription datée 646/1248

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5/ vue de la salle de prière depuis le nord

6/ vue du portique ouest

7/ claustra sur la façade de la salle de prière

8/ le minbar

 

 

 

Documents anciens

 

 

 

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[1] Voir Korn (2004), n°218, RCEA 4281 et Oppenheim/Berchem (1913), n°193.

[2] Texte d’après RCEA 3549.

[3] Texte d’après RCEA 3550.

[4] Texte d’après RCEA 3551.

[5] Texte d’après RCEA 3552.

[6] Texte d’après RCEA 3728.

[7] Texte d’après RCEA 3729.

[8] Texte d’après RCEA 4281