Bâb al-Faraj (549/1154)
Localisation : partie nord de l’enceinte de la ville, à l’angle nord-est de la Citadelle (Q18.1-2).
Visite en 2006, 2008, 2009.
Réf :
Allen (2003), chap.2
Braune (1999), p.67-85
Braune (2000), p.180-187
Korn (2004), n°197
Meinecke (1992), 9C/345, 25B/47
Sack (1989), 1.5, 2.6
Wulzinger/Watzinger (1924), E2.4, E3.1
RCEA 4197, 791010
Sauvaget (1932), n°11
Mouton/Guilhot (2018), n°18, 26
Historique
La porte a été ouverte par Nûr al-Dîn (r.541/1146-569/1174) en 549/1154 suite au recul de l’enceinte vers le nord. Elle est reconstruite par le sultan Ayyûbide al-Sâlih Ismâ’îl (2e règne de 637/1238-643/1245) en 639/1242 comme l’indique l’inscription du linteau de la porte (ill.9), en même temps, la porte voisine de Bâb al-Faradîs est ouverte.
Un pont est ajouté au nord de la porte en rajab 736/II-III.1336 sous le gouverneur Saif al-Dîn Tankiz (en poste de rabi’II 712/août 1312 à fin 740/juin 1340).[1] Suite à un incendie dans le quartier en 799/1396, la porte subit de nouvelles modifications et de nouvelles réparations sont aussi mentionnées sous le sultan Qansûh al-Ghûrî (r.1 shawwal 906/20.IV.1501 – 25 rajab 922/24.VIII.1516).
Deux inscriptions sont ajoutées sous
le règne du sultan al-Zâhir Barqûq (r.19 ramadan 784/26.XI.1382 au 6 jumada II
791/2.VI.1389 et du 14 muharram 792/2.I.1390 au 15 shawwal 801/20.VI.1399) :
en 791/1389, une inscription à la gloire du sultan sur la porte intérieure et un
décret annonçant l’exemption de taxes pour la corporation des cordonniers
(ill.13). Un autre décret daté 857/1453 gravé sur une mosquée contiguë à
la porte annonce l’abolition des taxes sur les fonderies de verre, ce décret
est attribué au sultan al-Zâhir Jaqmaq (r.21 muharram 857/1.II.1453 - 5 rabi’ I
857/16.III.1453).
L’installation consiste en deux parties reliées entre elles : au sud, la porte de Nûr al-Dîn dite aussi Bâb al-Khandâq (la porte du fossé), et la section nord faite en ablaq, plus tardive. Un édifice d’angle faisant corps avec la porte est construit à cheval sur la rivière, il présente de nombreuses meurtrières et peut être identifié comme un moulin fortifié (ill.4, 14).
Epigraphie
639/1242. Texte de construction 3 lignes
(450x43) linteau retaillé dans une colonne, côté extra-muros (ill.9).[2]
« Basmallâh.
La réfection complète de cette porte et du fossé béni a été ordonné par notre
maître la sultan al-Malîk al-Sâlih, le savant, le
juste, le combattant du jihâd, le guerrier du ribat,
le défenseur des places-frontières, l’assisté de Dieu, le victorieux, secouru
par Dieu, le guerrier de Dieu ‘Imad al-dunya wa’l-dîn, le sultan de l’Islam et des Musulmans, le tueur
d’infidèles et de polythéistes, celui qui a réprimé les révoltés et les
rebelles, le vivificateur de la justice dans les mondes, Abu’l-Fida’
Isma’îl ibn Abî Bakr ibn Ayyûb, l’auxiliaire de l’émir des croyants et cela sous la
direction du pauvre serviteur Ya’qûb ibn Ibrahim ibn Mûsâ, à la
date de ramadan de l’année 639 (mars 1242) ».
784-801/1382-1399. Bâb al-Faraj sud décret en 2 parties sur les pierres du sommier
(ill.13).[3]
« Basmallâh.
L’abrogation de la taxe portant sur les billots des savetiers de Damas la bien
gardée a été ordonnée par notre maître al-Malîk al-Zâhir
Barqûq – que Dieu glorifie ses victoires – à
l’instigation du maître artisan (mu’allîm) Ahmad shaykh du sûq
(c’est-à-dire de la corporation des cordonniers) – que Dieu lui accorde sa
miséricorde et l’accorde à quiconque invoque en sa faveur la miséricorde
divine. Maudit soit celui qui restaurera cette taxe ».
791/1389. Inscription de construction 4 lignes sur le linteau de la porte côté intra-muros.[4]
« Notre
maître le sultan al-Malik al-Zâhir Barqûq – que Dieu fortifie ses
victoires ! – par l’effort de l’Aghâ Ahmad, shaykh des chefs préposés, en
l’année 791/1389. Maudit soit quiconque (le démolira) ! »
799/1396. Bâb al-Faraj
nord texte de construction dans le tympan de la porte.[5]
« … cette porte heureuse … ».
857/1453. Décret sur l’entrée d’une mosquée contigüe à la porte extra-muros.[6]
« Sa
Majesté Royale le sultan (al-Malik) al-Zâhir a décrété l’abolition de la taxe
prélevée sur les fonderies de verre et versée au titulaire du poste de chef de
la Chancellerie Royale dans les provinces musulmanes, et (Elle a ordonné) que
(cette décision) serait gravée sur une dalle dans la mosquée de Bâb al-Faraj, à
Damas (puisse Dieu la garder !) – (et cela en) l’année
85(7)/145(3) ».
Biblio complémentaire :
Arkawi (2004), p.71-81
Dabbour (2006)
Dayoub (2006)
Braune (2008), p.202-211
Mouton/Guilhot (2010), p.38-51
Mouton/Guilhot (2018), p.151-165
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1/ plan et élévation de Bâb al-Faraj nord |
2/ plan de Bâb al-Faraj sud |
3/ élévation de Bâb al-Faraj sud |
4/ plan de Bâb al-Faraj nord et sud et du moulin |
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5/ vue de Bâb al-Faraj nord côté extra-muros |
6/ vue de Bâb al-Faraj nord |
7/ partie haute de Bâb al-Faraj |
8/ corridor de Bâb al-Faraj nord |
9/ l’inscription datée 639/1242 sur le linteau de
Bâb al-Faraj sud |
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10/ Bâb al-Faraj sud côté extra-muros |
11/ voûtes de Bâb al-Faraj sud |
12/ Bâb al-Faraj sud, côté intra-muros |
13/ décrets datés 784-801/1382-1399 sur Bâb al-Faraj
sud, côté intra-muros |
14/ le moulin de Bâb al-Faraj depuis l’ouest |
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