Citadelle/Qal’at (666/1267)
Localisation : sur la colline actuellement nommée parc HaMetsuda.
Réf :
Conder/Kitchener, Galilée (1881),
p.248-250
Damati (1990)
Damati (1991)
Guérin, III, (1880)
Meinecke (1992), 4/90, 42/93, 4/107
Rey (1871)
RCEA 4589
Historique
La
forteresse de Safed repose sur un piton rocheux d’environ 800m d’altitude
surplombant le lac de Tibériade au sud. Cette position stratégique protégeait 2
axes principaux : un axe nord-sud remontant la vallée du Jourdain et un
axe est-ouest reliant Damas à Acre.
Une
première fortification est semble-t-il mentionnée vers 495/1001-02. Ce site est
propriété des Templiers en 1168 et le reste jusqu’en 1188, date de sa conquête
par Saladin. Vers 1218-1220, le sultan Ayyûbide al-Mu’azzâm
‘Isa démantèle la forteresse. En 1240, les Francs récupèrent le site et les
Templiers entament des travaux de restaurations[1].
En 664/1266, le sultan Baybars fait le siège de la forteresse et la prend le 18
shawwal 664/23.VII.1266. Il fait de Safed une
capitale régionale et l’organise en sorte[2].
A l’occasion d’une visite du sultan Baybars vers le 24 rajab 665/19.IV.1267, des travaux de restaurations sont projetés, ils commencent à partir de safar 666/22.X-19.XI.1267 sous la conduite de l’émir Saif al-Dîn al-Zainî, ils sont encore en cours lors de la seconde visite du sultan le 12 rajab 666/28.III.1268. Ces travaux concernent le renforcement des fortifications et la construction d’une grande installation hydraulique, d’un bain, et d’une tour logement. La chapelle est aussi transformée en mosquée.
Lors d’une tournée d’inspection des fortifications à la fin de la période Mamluk, le sultan al-Ashraf Qaitbây ordonne à partir du 13 ramadan 882/19.XII.1477, la restauration et le renforcement du château ainsi que la réactivation de l’approvisionnement en eau.
Par
la suite, le site gardera sa vocation militaire jusqu’au début du 19e
siècle. En 1837 un séisme endommage sévèrement le site qui est abandonné et
servira de carrière pour la ville. Le site a été visité par le baron E.G. Rey
en 1863, Victor Guérin en 1875 puis par Conder et
Kitchener la même année dans le cadre de leur inventaire. La forteresse fait
l’objet d’un programme de fouilles commencé en 2001.
Ces
fouilles localisées sur la partie sud-ouest de la forteresse ont mis à jour une
tour-porte avec rampe d’accès, des latrines, et une grosse tour (10m de
diamètre) avec une citerne à sa base. Ces éléments correspondraient aux travaux
réalisés par Baybars.
Epigraphie
666/1267 ?.Texte de restauration[3].
« xxx cette citadelle a été refaite,
fortifiée, achevée, embellie, après qu’il l’eut délivrée des mains des Francs
maudits et remise au pouvoir des musulmans, qu’il l’eut transportée du domaine
des Templiers à celui des vrais croyants, qu’il eut fait revenir à son état
primitif, à la foi véritable, ayant ainsi causé aux infidèles une perte et un
chagrin bien sensible, et, par suite, de ses efforts, de ses combats, substitué
la vraie religion à l’erreur, la proclamation de la prière au son des cloches,
le Coran à l’Evangile, présidant en personne aux travaux, au point que lui-même
et ses courtisans ont portés sur leurs têtes la terre et les pierres des
fossés, par ordre du sultan al-Malik al-Zâhir Abul-Fath Baybars. Que tout
prince de l’Islam qui possédera cette citadelle, que tout champion de la foi
qui l’habitera, lui accorde la part de récompense qui lui est due, et ne manque
pas d’implorer pour lui, en secret comme en public, la miséricorde
divine ! car chacun disait ‘puisse Dieu relever cette citadelle’, après
avoir dit ‘puisse Dieu en hâter la prise’ xxx ».
Biblio complémentaire
Pringle (1995), p.139-149
Pringle (1997), p.91-92
Damati (2000)
Petersen (2001), n°119
Barbé/Damati (2004), p.77-95
Barbé/Damati (2005)
Dotti (2007), n°11
Raphael (2010), p.146-155
Barbé (2022)
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1/ plan de la citadelle vers 1875 d’après le Survey
of Western Palestine |
2/ plan des fouilles au sud-ouest de la citadelle |
3/ vue des vestiges au sud-ouest avec la rampe
d’accès, depuis le nord |
4/ vue des vestiges au sud-ouest |
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5/ vue des vestiges au sud-ouest |
6/ la salle de l’entrée coudée depuis le nord |
7/ vue des vestiges au sud-ouest |
8/ les vestiges de l’entrée depuis la citadelle |
Documents anciens
Conder/Kitchener (1881), p.248-250.
This was originally a Crusading
castle, but of that there remains but little. Vaults and entrances to cisterns still
show Crusading work, but the principal remains are those of the castle that
Dhaher el 'Amr built here at the time that he defied the Turkish Government,
and governed this part of the country by force. Excavation might show Crusading
remains hidden beneath the modern ruins. A vault that runs in a circular
direction round the top of the castle shows good Crusading masonry. Some of the
stones are 6' 5" long by 2’ 5" wide. They are well fitted together
with cement, and the round arch is built on a curve, as shown by the plan. The
stones have a slight draft, varying from 1 1/2 to 2" wide. They
are hammer-dressed nearly on a level with the draft. Underneath this there are
large vaults,at present inaccessible. This was probably the citadel of the
castle. To the southeast there is the entrance to large cisterns. This is also
built of large stones ; it is probably of Crusading work. The rest of the
remains of the castle are of small rubble masonry faced with well-dressed
stones of small size, and are the work of Dhaher el 'Amr.
The castle of Safed is rarely
mentioned in Crusading history. It was probably built by King Fulke about 1140.
It is mentioned by William of Tyre as the place to which King Baldwin III.fled
after his defeat in 1157 a.d. The defence of the castle appears to have been
entrusted to the Knights Templars, who claimed all the country west of it.
After the battle of Hattin, in
October of 1188, Saladin took Safed. It is then described as a strong castle.
In 1220 el Melek el Mu'adhdhem
caused Safed to be destroyed, for fear of the Christians getting possession of
it.
In 1240 it was given up to the
Christians after the treaty with the Sultan Ism'ail of Damascus, when Kul'at
esh Shukif and Tiberias were also surrendered. The Templars rebuilt the castle
owing to the efforts of Benedict Bishop of Marseilles. He laid the
foundation-stone, and saw it completed in 1260. In 1266 it was taken by el
Melek ed Dhaher Bibars, after he had failed to obtain possession of Montfort.
It was strengthened by Bibars. The castle was much destroyed by an earthquake
in 1759.
[1] Sur cette période, cf Barbé E, La château de Safed et son territoire à l’époque des Croisades, Thèse à l’Université Hébraïque de Jérusalem, 2010. Sur la reconstruction du site par les Templiers, cf De constructione castri Saphet, traduction et édition : Huygens, R.B.C, Construction et fonctions d’un château fort franc en Terre Sainte, Oxford, 1981. Sur les parties franques fouillées depuis 2001, cf Barbé/Damati (2006).
[2] Sur l’organisation de Safed comme capitale, cf Drory (2004), p.163-191.
[3] Texte d’après RCEA 4589.