Mosquée al-Tainâl (736/1336)
Localisation :
rive gauche du nahr Abû ‘Alî, au sud de la vieille ville, vers le cimetière de
Bâb al-Raml (plan n°36).
Réf :
Berchem/Fatio (1914), p.120-121
Meinecke (1992), 9C/344
Salam-Liebich (1983), p.51-55
Sobernheim/Berchem (1909), p.86-94
RCEA 5688, 5689, 5690, 5691, 5692
Sobernheim/Berchem (1909), n°39, 40, 41, 42, 43
Historique
Les inscriptions
au-dessus de la porte et sur les côtés de la baie du portail certifient la
construction de l’édifice en 736/1336 par Saif al-Dîn Tainâl al-Nâsirî[1],
lors de son second mandat en tant que gouverneur de la ville (il occupe le poste
trois fois entre 726/1326 et 743/1343 année de sa mort à Damas).
Comme l’attestent
plusieurs autres inscriptions, la mosquée semble achevée au début de l’année
736/1336 mais son équipement (dont le minbar) se poursuit jusqu’au milieu de la
même année, elle reçoit aussi une importante dotationtrès détailllée et est
complétée par un tombeau (ill.13, 14).
L’édifice, peut-être
construit sur le site d’une église croisée, consiste en 2 unités reliées par un
corridor axial, l’accès nord conduit au vestibule (ill.8, 19) où trône un
portail monumental en ablaq et marqueterie de marbre (ill.8-16) qui mène à la
salle de prière (ill.18).
Epigraphie
736/1336. Texte de
construction, 5 lignes sur des carreaux au-dessus de la porte du sanctuaire
(ill11, 15)[2].
« (à droite) Au nom
d’Allâh… a ordonné la construction de cette Mosquée bénie sa très noble, haute
Excellence, le maître, l’émir, fonctionnaire d’al-Nâsir, gouverneur du sultanat
(à gauche) royal à
Tripoli la bien gardée. Elle a été achevée sous le règne d’al-Malik al-Nâsir,
au mois de rajab de l’année 736 (14 février-14 mars 1336) ».
736/1336. Texte de
construction et acte de fondation, 4 lignes sur le bandeau à droite de la baie
du portail (ill.13)[3].
« (1) Au nom
d’Allâh… A ordonné la construction de cette Mosquée élevée à la gloire d’Allâh,
notre maître, sa très noble, haute Excellence, le maître, le gouverneur, le
seigneur, l’homme au pouvoir, le bien servi, Saif al-Dîn Tainâl, fonctionnaire
d’al-Malik al-Nâsir, gouverneur de la province royale de Tripoli, qu’Allâh lui
réalise ses espérances (2) et accueille ses actions parmi les œuvres
méritoires ! Et il a constitué waqf en faveur de la Mosquée, pour être
affecté aux emplois spécifiés dans son acte de waqf : tout le jardin nommé
al-Hamawî, en dehors de Tripoli, et les deux magasins entiers contigus à la
porte de la Mosquée, et tout le jardin nommé autrefois Altuntâsh, dasn le
terrain arrosé de Tripoli, (3) et les deux magasins entiers contigus au marché
des armes, près du bain nommé Asandamir ; or (ces immeubles) sont
maintenant propriété du fondateur ; et tout le tiers du khân nommé Maison
de l’ancien caravansérail, et tout le village nommé Arzûnîya, des dépendances
de ‘Arqâ, dans la baie de Tripoli. Et il a stipulé que tout l’excédent de la rente
(4) de ce waqf, déduction faite des dépenses prévues pour le salaire des
employés et pour les emplois spécifiés dans son acte, sera affecté aux pauvres
et aux indigents qui séjournent à Tripoli et à ceux qui y arrivent, selon ce
que l’administrateur jugera bon de faire à cet égard, toutefois sans qu’il
puisse assigner à personne un traitement fixe, ni mensuel, ni quotidien. Et si
quelqu’un change ces dispositions, ou y touche, ou assigne un traitement fixe,
il sera frappé par la malédiction d’Allâh, des anges et de tous les
hommes ».
n.d. Texte de
construction du mausolée et acte de fondation, 4 lignes sur le bandeau à gauche
de la baie du portail (ill.14)[4].
« (1) Au nom
d’Allâh… A ordonné la construction de ce mausolée béni, qu’Allâh ait pitié de
celui qui y repose, notre maître le préfet général susdit, qu’Allâh le
récompense, qu’il accueille (ses prières), qu’il lui accorde du bien et qu’il
l’agrée ! Et il a constitué waqf en faveur de l’entretien du mausolée et
en faveur des titulaires des emplois spécifiés dans son acte (de
fondation) : tout l’étage supérieur à côté du mausolée, à l’est, nommé (la
chambre) du prédicateur ; (2) et toute la halle élevée récemment à côté de
la mosquée al-Arzunî, à l’ouest, là où siègent les vendeurs de vieilles robes,
et le nombre de ses magasins est de seize et celui de ses chambres à l’étage
supérieur est de seize ; et la totalité des deux magasins su côté du
marché des forgerons, sur le côté occidental, nommé autrefois Abû
Rabbihî ; et la totalité des magasins et des chambres à l’étage supérieur,
qu’a construites le fondateur dans l’ancienne enceinte (tour) ; et la
totalité des six magasins (3) récemment ouverts qu’a construits le fondateur,
nommés autrefois Muzaffar, dans la Suwaiqat al-Qâdî ; et les trois chambres
qui se trouvent au-dessus (de ces magasins) ; et tout le terrain enclos
touchant à cette Mosquée au sud ; et tout le terrain touchant à
l’hippodrome au sud. Et il a stipulé que tout l’excédent de la rente de ce
waqf, déduction faite des dépenses prévues pour les employés et pour les
emplois spécifiés dans l’acte de waqf, (4) sera affecté aux pauvres et aux
indigents, habitants et passagers, comme il a été stipulé pour le waqf de la
Mosquée, c'est-à-dire sans traitement fixe. Et si quelqu’un assigne à qui que
ce soit un traitement fixe ou institue pour qui que ce soit quelque bénéfice
qui ressemble à un traitement fixe, Allâh le combattra, lui en demandera compte
et le lui revaudra, et il sera jugé au dernier jour comme les plus dépourvus de
(bonnes) œuvres, ceux dont les efforts ont été en pure perte dans la vie de ce
monde, bien qu’ils se figurent avoir bien agi ».
736/1336. Inscription du
minbar, 5 lignes[5].
« (1) Au nom d’Allâh…
(2, 3, 4) Coran IX, 18 (5) Ce minbar a été achevé dans le mois de dhu’l-qa’da
de l’année 736 (11 juin-10 juillet 1336) ».
n.d. Signature, 1 ligne[6].
« Ouvrage du maître
Muhammad al-Safadî, qu’Allâh ait pitié de celui qui implore sa pitié pour lui
(c'est-à-dire pour le maître Muhammad) ».
Biblio
complémentaire :
Saliba (1994)
Piana (2010), p.307-355
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4/ vue
depuis l’est |
5/ le
minaret depuis l’est |
6/ le
minaret depuis l’est |
7/ accès au vestibule de la mosquée |
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8/ le
portail d’accès à la salle de prière |
9/ le
portail |
10/ partie
haute du portail avec le 2e dôme du vestibule |
11/ le décor du portail |
12/ décor
géométrique du portail |
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13/
l’inscription datée 736/1336 sur la partie droite de la baie du portail |
14/
l’inscription non datée sur la partie gauche de la baie du portail |
15/ la
voûte du portail avec l’inscription datée 736/1336 |
16/ plan de la voûte du portail |
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17/ une
des coupoles de la salle de prière |
18/ la
coupole sur mihrâb de la salle de prière |
19/ la
coupole du vestibule de la mosquée |
Documents anciens
[1] Sur Tainâl, cf. Sobernheim/Berchem (1909), p.88-89 et Salam-Liebich (1983), p.58-59.
[2] Texte d’après Sobernheim/Berchem (1909), n°39.
[3] Texte d’après Sobernheim/Berchem (1909), n°40.
[4] Texte d’après Sobernheim/Berchem (1909), n°41.
[5] Texte d’après Sobernheim/Berchem (1909), n°42.
[6] Texte d’après Sobernheim/Berchem (1909), n°43.