Madrasa Tashtamûrîya/Tashtamur al-‘Alâ’î (784/1382)

 

 

 

Localisation : côté sud du Tariq Bâb al-Silsila, vers la jonction avec ‘aqaba Abû Madyan  (D5.7).

 

 

 

Réf :

Berchem (1922), p.293-296

Burgoyne (1987), n°45

Kessler (1979), p.138-161

Meinecke (1992), 24A/3

 

Berchem (1922), n°88f, 89 ?

Mols (2006), n°25

 

 

 

Historique

 

L’édifice est un complexe composé d’une madrasa à 4 iwan, d’un tombeau, d’une fontaine (sabîl), d’une école pour orphelins (kuttâb), de logements et de trois boutiques (ill.1). Il est construit en 784/1382-1383 par l’émir Saif al-Dîn Tashtamur al-‘Alâ’î, disparu en sha’ban 786/18.IX-16.X.1384 pendant son exil à Jérusalem et son fils Ibrâhîm, disparu le 2 sha’ban 795/13.VI.1393. Tous deux sont inhumés dans cette installation. Tashtamûr a été, entre jumada I 772/novembre-décembre 1370 et dhu’l-qa’da 778/mars 1377, porteur de l’écritoire du sultan (dawadâr)[1] al-Ashraf Sha’ban (r.15 sha’ban 764/30.V.1363 – 5 dhu’l-qa’da 778/16.III.1377). Après une grande carrière et suite à la prise de pouvoir du sultan al-Zâhir Barqûq (1e règne 19 ramadan 784/26.XI.1382 – 6 jumada II 791/2.VI.1389), il demande en ramadan 784/novembre-décembre 1382 la permission de résider à Jérusalem sans fonctions officielles[2]. A son arrivée il prend possession du terrain et entame la construction de son complexe.

L’association kuttâb-sabîl (école et fontaine) est une première pour Jérusalem, cet ensemble est pourtant courant au Caire. La partie de l’édifice sur rue est séparée en deux par un corridor d’accès : à l’ouest la salle funéraire à coupole, l’emplacement d’une fontaine (sabîl) et au-dessus une salle avec saillie sur rue soutenue par des corbeilles (ill.5-7), peut-être l’espace d’enseignement (kuttâb) ; à l’est trois échoppes sous voûte (ill.4) avec salles à l’étage (rubu’) (ill.14). Le reste de l’édifice comprend une madrasa à quatre iwan avec un accès secondaire par la ruelle à l’ouest, et diverses salles, le dernier niveau accueille une cour, considérée comme la salle de réception (qa’a) qui s’étend sur la partie voûtée au-dessus de la rue.

 

 

 

Epigraphie

 

784/1382. Texte de construction 1 ligne (260x40) sur les 2 fenêtres nord (ill.9)[3]

« A ordonné la construction de cet édifice béni Son Excellence Saif al-Dîn Tashtamûr al-‘Ala’î, à la date de l’année 784 (1382) ».

 

 

795/1393. Epitaphe sur une tombe 4 lignes (62x43)[4].

« Voici le tombeau du serviteur d’Allâh, le défunt Ibrâhim, fils du défunt Tashtamûr al-‘Ala’î. Il est décédé en la miséricorde d’Allâh le jour du vendredi 2 sha’ban de l’année 795 (13.VI.1392) ».

 

 

 

Biblio complémentaire

Mols (2006), n°25

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ plan de la madrasa

2/ élévation de la façade

3/ sections de la madrasa

 

 

 

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4/ vue depuis l’est

5/ la salle en saillie depuis l’est

6/ la façade de la salle en saillie

7/ vue depuis l’ouest

 

 

 

 

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8/ la double ouverture du tombeau avec son inscription

9/ l’inscription datée 784/1382 sur les ouvertures

10/ le portail d’accès

11/ la voûte du portail

 

 

 

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12/ plan de la voûte du portail

13/ décor de la baie gauche du portail

14/ les ouvertures des salles sur les échoppes

15/ vue des échoppes et de la voûte depuis l’ouest

 

 

 

 

Documents anciens

 

 

 

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[1] Le porteur de l’écritoire du sultan. Une fonction administrative tenue par des civils, peu importante sous les Bahrites et qui devient un des postes les plus importants sous les Burjites. Les dawadâr sont identifiés par leur blason représentant un écritoire.

[2] Sur Tashtamûr, cf. Burgoyne (1987), p.462-465.

[3] Texte d’après Berchem (1922), n°88.

[4] Texte d’après Berchem (1922), n°89.